[25/01/2008 18:40:15] BRUXELLES (AFP) La Commission européenne s’apprête à rappeler encore à l’ordre la France sur ses déficits, en lui réclamant d’accélérer “considérablement” ses efforts d’assainissement budgétaire, selon un projet de recommandation dont l’AFP a obtenu copie vendredi. “La France est invitée à accélérer considérablement son rythme de consolidation budgétaire et de réduction de sa dette”, estime la Commission dans ce document préparatoire à son évaluation des objectifs français en matière de finances publiques attendue mercredi. La France pourrait ainsi “garantir, de préférence en 2008, qu’une marge de sécurité soit atteinte afin de ne pas briser le seuil de 3%” de déficit toléré par le Pacte de stabilité européen, selon ce document. “Le rythme de consolidation budgétaire et de réduction de la dette a ralenti en 2007, et devrait être beaucoup moins ambitieux que prévu par le programme de stabilité pour les années qui viennent, particulièrement en 2008”, estime la Commission. Dans son “programme de stabilité”, transmis à la Commission européenne début décembre, la France prévoit, selon un “scénario central”, de ramener son déficit à 2,3% du Produit intérieur brut (PIB) en 2008 et 1,7% en 2009, après 2,6% en 2006 et 2,4% en 2007. Selon ce scénario, les finances publiques ne renoueraient avec l’équilibre qu’en 2012. Les pays de la zone euro se sont engagés en avril 2007 à atteindre l’équilibre de leurs finances publiques d’ici 2010. Mais la France a dit ensuite qu’elle se réservait la possibilité de reporter cet objectif à 2012 si la croissance n’était pas assez vigoureuse. L’équilibre des finances publiques “est reporté de 2010 à 2012 selon le plus plausible des deux scénarios macroéconomiques présentés par les autorités françaises”, souligne la Commission. “Néanmoins, même cette trajectoire d’ajustement est sujette à des risques importants”, ajoute-t-elle. La Commission estime notamment que les objectifs français sont “sujets à des risques découlant de leurs hypothèses macroéconomiques”, qu’elle juge trop “favorables”, vu l’incertitude du contexte actuel. Dans son programme de stabilité de décembre, la France table sur une croissance comprise dans une fourchette de 2 à 2,5% en 2008 et à 2,5% par an “à partir de 2009”. La Commission européenne, qui a revu en novembre à la baisse ses pronostics pour la France, table, elle, sur une croissance de seulement 2,0% en 2008. Elle doit publier en février de nouvelles prévisions, qui pourraient encore être abaissées. Dans son document préparatoire, la Commission estime par ailleurs que les réformes structurelles prévues par la France seront “cruciales” pour “accroître la croissance potentielle, la compétitivité, et soutenir le processus de consolidation budgétaire”, en permettant une réduction des dépenses publiques qui restent très élevées, autour de 53% du PIB. “Cependant, les mesures soutenant l’ambitieuse réduction prévue du ratio de dépenses doivent être davantage spécifiées et leur efficacité devra être testée”, indique-t-elle. La recommandation que doit publier la Commission mercredi sera ensuite soumise aux ministres des Finances de l’UE. |
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