[22/01/2008 21:51:43] NEW YORK (AFP) La Bourse de New York a terminé en nette baisse mardi, mais a toutefois réduit fortement ses pertes, finalement rassurée par l’intervention d’urgence de la Réserve fédérale, après un mouvement de panique initial. Alors qu’il avait plongé de près de 4% à l’ouverture, le Dow Jones Industrial Average (DJIA) a perdu 1,06% (-128,11 points) à 11.971,19 points, terminant sous les 12.000 points pour la première fois depuis novembre 2006. L’indice Nasdaq, à forte composante technologique, a abandonné 2,04% (-47,75 points) à 2.292,27 points, alors que l’indice élargi Standard and Poor’s 500 a reculé de 1,11% (-14,69 points) à 1.310,50 points. “Les marchés américains tiennent plutôt bien le coup. La baisse actuelle n’est pas grand chose par rapport aux fortes baisses qui ont frappé le reste du monde” lundi, a estimé Joel Naroff, économiste indépendant. Déboussolées par le silence de Wall Street, fermée pour cause de jour férié, les Bourses mondiales avaient plongé lundi, paniquées à l’idée qu’une récession américaine ne vienne ralentir toute l’économie mondiale. Dans un premier temps, un vent de panique avait à son tour balayé Wall Street mardi, mais face à la perspective d’un effondrement de la première place boursière mondiale, le gouvernement américain et la banque centrale des Etats-Unis sont intervenus tour à tour pour calmer les esprits. A une semaine de sa prochaine réunion de politique monétaire, la Réserve fédérale (Fed) a décidé d’urgence une baisse de son principal taux directeur de 0,75 point à 3,50%. Soulignant un contact étroit avec ses homologues étrangers, le secrétaire américain au Trésor, Henry Paulson, a aussi laissé espérer de nouvelles mesures en faveur de l’immobilier, le secteur à l’origine de la tourmente, alors même que le plan de relance économique, aux détails encore flous, du président Bush présenté vendredi, n’avait pas convaincu. “Tant la Fed que le Trésor essaient d’empêcher un plongeon de la Bourse, et pour l’instant, cela semble fonctionner un petit peu”, a commenté Peter Cardillo, analyste d’Avalon Partners. Mais “il va être dur de mettre fin à l’idée qu’une récession mondiale est imminente”, a estimé Dick Green, analyste de Briefing.com. “La bonne nouvelle est que la Fed montre qu’elle fait son travail quand l’instabilité des marchés financiers risque de mettre à mal l’économie mondiale. La mauvaise nouvelle est que l’atmosphère est devenue tellement mauvaise que la Fed n’a pas pu attendre jusqu’à sa réunion du 30 janvier”, a souligné Avery Shenfeld, économiste de CIBC World Markets. La baisse des taux d’intérêt de la Fed est perçue comme nécessaire pour rendre moins cher le crédit et donc redynamiser la consommation, clef de voûte de la croissance, ainsi que la situation financière des banques, qui ont perdu des milliards de dollars d’actifs à cause de l’effondrement du secteur des prêts immobiliers à risque (“subprime”). Mais, “il faut au moins six mois pour que les premiers effets d’une baisse des taux se fasse ressentir, et au moins un an pour en avoir les effets complets”, a rappelé Marc Pado, analyste de Cantor Fitzgerald. “Le résultat final de l’action de la Fed n’est pas encore clair, mais au moins, cela a temporairement stabilisé les choses”, a jugé M. Naroff. Toujours dans l’oeil du cyclone depuis l’éclatement de la crise, les valeurs bancaires étaient stimulées par cette baisse des taux. Bank of America a progressé notamment de 3,95% et sa concurrente Wachovia de 3,60%, alors même qu’elles ont dévoilé toutes deux un effondrement de leur bénéfice trimestriel. Depuis le début de l’année 2008, le Dow Jones a déjà perdu 9,75%, le Nasdaq 13,57% et le SP 500 10,75%. Perçu comme un havre d’investissements moins périlleux, le marché obligataire progressait. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans baissait en conséquence à 3,484%, contre 3,648% vendredi soir, et celui à 30 ans à 4,227%, contre 4,297%. |
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