Wall Street compte sur la Fed pour éviter une récession de l’économie américaine

 
 
CPS.HWQ00.060108112619.photo00.quicklook.default-245x164.jpg
La Bourse de New York, le 1er octobre 2007 (Photo : Emmanuel Dunand)

[06/01/2008 10:27:33] NEW YORK (AFP) Essoufflement de l’emploi, ralentissement de l’activité industrielle, flambée du pétrole: la Bourse de New York met ses espoirs dans la banque centrale (Fed) pour éviter une récession de l’économie américaine, dont le spectre plane de plus en plus.

Sur la semaine écoulée, réduite à trois jours et demi pour cause de Nouvel An, Wall Street a vu se préciser à la lecture des différents indices économiques, le scénario, tant redouté, d’un coup de frein brutal de la croissance.

Le Dow Jones, qui comprend les trente valeurs vedettes, a perdu 4,23% pour finir vendredi à 12.800,18 points et signé sa plus mauvaise semaine depuis le 28 juillet 2007, au plus fort de la crise immobilière.

Le Nasdaq, à forte composante technologique, n’a pas échappé à cette morosité en alignant une sixième séance de baisse consécutive. Il a reculé de 6,34% à 2.504,65 points sur la semaine, plombé notamment par ses titres phare comme Intel, IBM ou encore Apple.

Plus représentatif parce que composé d’un échantillon plus large d’entreprises, le S&P 500 a connu sa pire semaine depuis fin juillet 2007 en abandonnant 4,52% à 1.411,63 points.

La première place financière du monde rompt ainsi avec la tradition, qui veut qu’elle débute souvent l’année en hausse, en raison de l’argent frais qui arrive dans les portefeuilles des gérants.

C’est vers le marché obligataire, qui offre des placements moins risqués, que se sont refugiés des investisseurs devenus frileux. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans, qui évolue en sens inverse du prix des obligations, a baissé à 3,854% contre 4,096% vendredi dernier, et celui à 30 ans à 4,359% contre 4,514% une semaine plus tôt.

“Les uns après les autres, les indices économiques suggèrent que la récession économique est là”, explique Ethan Harris, analyste chez Lehman Brothers, résumant un sentiment de plus en plus partagé.

Le ralentissement du marché du travail en décembre – avec seulement 18.000 créations d’emplois et un bond de 4,7% à 5,0% du taux de chômage – a fait office de Cassandre. Non seulement c’est le rythme d’embauches le plus faible depuis août 2003, mais le niveau de chômage est le plus élevé depuis novembre 2005.

“Depuis 1949, le taux de chômage n’a jamais augmenté jusqu’à ce niveau sans qu’il ne s’accompagne d’une récession”, a expliqué Marc Pado, analyste chez Cantor Fitzgerald.

Face à une crise financière qui joue les prolongations, les investisseurs redoutent que la décélération de l’emploi ne conduise à une récession: une hausse du chômage toucherait de plein fouet la consommation, qui contribue pour près des deux-tiers à l’activité économique.

A cela s’ajoutent le recul de l’activité industrielle et l’envolée du prix du pétrole, qui a dépassé pour la première fois les 100 dollars le baril à New York. Celle-ci fait craindre une persistance de l’inflation, qui pourrait empêcher la Fed de procéder à une baisse des taux d’intérêt américains au moment où les investisseurs en ont le plus besoin.

“On peut encore échapper à la récession si la Fed prend les décisions monétaires appropriées à la situation actuelle à la fin de ce mois”, avancent les analystes de Thomson Financial, en d’autres mots, un allègement de 0,50 point du loyer de l’argent, à 3,75%.

“La probabilité d’une baisse de 0,50 point des taux est désormais à plus de 50%”, estime M. Pado, ajoutant qu’un assouplissement inférieur serait “très mal accueilli” par les investisseurs.

C’est dans cette optique que les interventions des hauts responsables américains, du secrétaire au Trésor Henry Paulson (lundi), au président de la Fed Ben Bernanke (jeudi), constituent les temps forts la semaine prochaine, souligne-t-il.

Les promesses de ventes de logements et les crédits à la consommation en novembre attendues mardi et la balance commerciale en novembre vendredi retiendront aussi l’attention des investisseurs.

NasdaqNyse

 06/01/2008 10:27:33 – © 2008 AFP