Réveillon terne et début d’année 2008 sous pression en vue pour Wall Street

 
 
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La Bourse de New York, le 1er octobre 2007 (Photo : Emmanuel Dunand)

[29/12/2007 07:54:15] NEW YORK (AFP) Après une fin d’année 2007 sans éclat, la Bourse de New York devrait débuter 2008 sous pression, avec une flopée d’indicateurs économiques, dont le très sensible rapport mensuel sur l’emploi.

Wall Street a rapidement mis un coup d’arrêt à l’élan qui anime traditionnellement le marché boursier pendant la période des fêtes de fin d’année.

Même pendant la semaine de Noël, la Bourse n’aura pas été épargnée par les démons qui l’assaillent depuis plusieurs mois: la crise persistante du secteur immobilier, mise en lumière par une chute des ventes de logements neufs, une économie atone, avec une hausse a minima des commandes de biens durables, et un environnement géopolitique très instable, avec l’assassinat de la leader de l’opposition pakistanaise Benazir Bhutto.

Ainsi sur la dernière semaine de l’année, qui n’a compté que trois séances et demi, l’indice vedette Dow Jones a glissé de 0,63% pour terminer vendredi à 13.365,87 points.

Même tendance pour l’indice Nasdaq, à forte composante technologique, qui a reculé de 0,65% à 2.674,46 points et l’indice élargi Standard and Poor’s 500, qui a perdu 0,40% à 1.478,49 points.

Le marché obligataire a lui attiré des investisseurs, soucieux de réaliser des placements moins risqués. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans, qui évolue en sens inverse du prix des obligations, a baissé à 4,096% contre 4,168% vendredi dernier, et celui à 30 ans à 4,514% contre 4,575% une semaine plus tôt.

A une seule séance de la fin de 2007, le Dow Jones, qui avait franchi en l’espace de quelques mois les seuils des 13.000 puis des 14.000 points, a finalement progressé modérément sur l’année, de 7,24%. Il se situe à 800 points de son record de clôture du 9 octobre, à 14.164,53 points.

Le SP500, qui couvre davantage de secteurs et donc est plus représentatif, a lui avancé de 4,24%.

Le secteur technologique gardant les faveurs des investisseurs, Nasdaq a mieux tiré son épingle du jeu, avec une hausse de 10,73%, aidé par des valeurs stars comme Google ou Apple.

Mais finalement, “le marché boursier s’en est exceptionnellement bien tiré vu tout ce à quoi il a été confronté”, que ce soit le bond de près de 40 dollars du prix du pétrole ou la crise du crédit, juge Marc Pado, analyste de Cantor Fitzgerald.

Malgré une semaine raccourcie, en raison du jour de l’An mardi, le marché boursier va devoir faire face la semaine prochaine à un flot de données économiques: ventes de logements existants lundi, indices ISM d’activité dans l’industrie et les services mercredi et vendredi, commandes industrielles jeudi.

“Mais ces chiffres ne refléteront pas encore l’impact des récentes baisses des taux d’intérêt”, qui peuvent prendre plusieurs mois pour agir sur l’économie, selon M. Pado. Les indices boursiers pourraient toutefois réagir vivement à ces données, les fortes variations étant facilitées par un faible volume d’échanges pendant cette période de fêtes de fin d’année, précise-t-il.

Attendu vendredi, “le rapport sur l’emploi pour décembre sera la donnée clef de la semaine”, pointent Brian Bethune et Nigel Gault, économistes de Global Insight, qui prévoient de faibles créations d’emplois.

“Si nous sommes à la frontière entre une croissance ralentie et la récession, l’emploi peut faire pencher la balance” d’un côté ou de l’autre, souligne M. Pado.

“Alors que nous entrons dans 2008, une éventuelle récession est la plus grande crainte de presque tout le monde”, renchéri Al Goldman, d’AG Edwards, qui penche lui pour “la poursuite d’un fort ralentissement de la croissance”.

Cette première semaine de l’année “pourrait donner le ton des attentes des investisseurs pour le premier trimestre”, considère M. Pado.

NasdaqNyse

 29/12/2007 07:54:15 – © 2007 AFP