Fraîchement investie, la présidente argentine reçoit le directeur du FMI

 
 
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Cristina Fernandez de Kirchner (C) et Dominique Strauss-Kahn (G), le 11 décembre 2007 à Buenos Aires (Photo : ho)

[11/12/2007 22:55:41] BUENOS AIRES (AFP) Au lendemain de son investiture, la présidente argentine, Cristina Kirchner, a renconté mardi le directeur-général du Fonds monétaire international (FMI), Dominique Strauss-Kahn, pour discuter, entre autres sujets, de la dette argentine envers les pays regroupés au sein du Club de Paris.

L’Argentine a manifesté à plusieurs reprises sa volonté de rembourser la dette de quelque 6,5 milliards de dollars contractée auprès de ce club de créanciers publics qui regroupe une vingtaine de pays (Etats-Unis, Japon et plusieurs Etats européens), mais les discussions butent depuis des mois sur le rôle du FMI dans un accord éventuel.

Conformément aux règles en vigueur au sein du Club de Paris, tout accord de restructuration doit obtenir l’aval du Fonds, une condition inacceptable pour l’Argentine, où le FMI reste une institution qui sent le souffre.

“En Argentine, pour de nombreuses personnes, le FMI est le diable et il y a des raisons à cela”, avait d’ailleurs reconnu M. Strauss-Kahn, lors de son passage à Buenos Aires en septembre dernier.

Mardi, M. Strauss-Kahn n’a pas caché que la meilleure solution serait un accord sans l’implication du FMI. “La meilleure solution est de poursuivre un processus qui n’impliquerait pas le FMI”, a déclaré le nouveau patron du Fonds devant quelques journalistes, dont l’AFP.

“C’est dommage de ne pas régler cette question”, qui pourrait l’être “directement dans le cadre des discussions au sein du Club de Paris, ce qui serait la meilleure solution”, a-t-il souligné. Un tel scénario implique néanmoins que le Club de Paris renonce à demander l’aval du FMI, ce qu’il s’est jusqu’à présent refusé à faire.

L’arrivée à la tête du Fonds monétaire de cet ancien ministre socialiste de l’Economie a permis une reprise du dialogue entre l’Argentine et le Fonds, sans toutefois que les autorités argentines renoncent à leur fermeté. La présidente argentine a d’ailleurs réitéré lundi ses critiques à l’égard des politiques défendues dans le passé par l’institution financière, dans son premier discours en tant que chef d’Etat.

Son mari, le président sortant Nestor Kirchner, n’a jamais caché de son côté tout le mal qu’il pense du FMI, accusé d’avoir favorisé des politiques ayant mené l’Argentine à la débâcle économique en 2002 et d’avoir refusé son aide au plus fort de cette crise.

L’absence d’accord avec le Club de Paris empêche toutefois l’Argentine d’accéder à des financements internationaux indispensables pour de nombreux investissements étrangers. Le train à grande vitesse (TGV) entre Buenos Aires et Cordoba (nord-ouest), que l’Argentine compte acquérir auprès du groupe français Alstom, désormais seul en lice pour ce contrat de quelque 1,3 milliard de dollars, reste ainsi suspendu à cet accord.

Avec près de 45 milliards de dollars de réserves internationales, l’Argentine pourrait payer comptant et en une seule fois le Club de Paris, comme elle l’a fait en 2005 avec le FMI en signant un chèque de plus de 9 milliards de dollars. Mais Buenos Aires a jusqu’à présent privilégié la négociation dans l’espoir d’obtenir un rééchelonnement de sa dette plus avantageux sur le plan économique.

Le directeur-général du Fonds, qui a déjà rencontré les autorités argentines avant son élection à la tête de l’institution, a également eu un déjeuner de travail avec le nouveau ministre de l’Economie, Martin Lousteau. L’ex-directeur du banco Provincia, une des principales banques argentines, est à 37 ans le plus jeune ministre de l’Economie de l’Argentine.

 11/12/2007 22:55:41 – © 2007 AFP