Fuite des compétences : Cartes sur table… !

Fuite des compétences : Cartes sur table… !

Par Maryam OMAR

Si la Tunisie, qui a tout fait pour donner le meilleur dans le forgeage
de ses ressources humaines, est parfaitement en droit d’attendre quelque
‘’fidélité’’ en retour, il n’en reste pas moins que nous avons tous à jouer
cartes sur table et nous convaincre que des signes forts sont nécessaires si
nous souhaitons retenir chez nous les plus prometteuses et les plus
brillantes de ces ressources humaines. Des signes que l’on attend aussi bien
de la part du public que du privé.
Nous partageons ainsi le cri de cœur d’un Tunisien qui dirige un cabinet
Conseil basé en France et qui nous a confié des interrogations lancinantes :
Que font aujourd’hui les entreprises tunisiennes dans leur ensemble pour
développer et garder les compétences qu’elles ont ? Ont-elles mis en place,
à leur intention, un système d’intéressement au résultat ? Une politique de
formation continue ? Des salaires suffisamment élevés pour les dissuader
d’aller voir ailleurs? Quelle place notre société accorde-t-elle à nos
enseignants ? Nos chercheurs ? Sommes-nous outillés pour permettre à nos
Hi-Po (High Potential) de ne pas avoir à choisir entre leur épanouissement
(qui passe aussi par leur confort matériel) et les liens affectifs qu’ils
entretiennent avec leur pays ?

Des questions honnêtes qui gagnent évidemment à être posées, mais notre
lecteur conviendra aussi qu’il y a d’autres considérations qui doivent
prendre le même chemin ; ce que nous pourrions appeler ‘’le facteur
individuel’’ à l’heure du changement des règles partout où que l’on se
tourne (la mondialisation ambiante et tutti quanti). Nous comprenons, bien
sûr, que la grande majorité ne conçoive pas encore l’avenir sans le soutien
des autres, d’une manière ou d’une autre (qu’il s’agisse de l’Etat, des
entreprises… ou même de la manne parentale).

Mais pourquoi, à l’heure du changement des règles, ne serions-nous pas en
droit d’attendre de nos jeunes talents cet ascendant sur les choses qui leur
fait s’approprier l’initiative sur le terrain, comme disent les militaires ?
Pourquoi ne se créent-ils pas leur propre chemin ? Pourquoi les sagas des
garages (Macintosh, HP… sont nés dans des garages) ne les inspirent-elles
plus ? Par manque de confiance ? Par paresse ? par défaut de culture ?