[27/09/2007 16:31:23] WASHINGTON (AFP) L’économie américaine était encore très vigoureuse au deuxième trimestre, juste avant les turbulences financières de l’été qui devraient sérieusement peser sur la croissance de la fin de l’année, confirment des statistiques définitives publiée jeudi. L’expansion du Produit intérieur brut (PIB) n’a été révisé qu’en légère baisse à 3,8% (en rythme annuel), au lieu de 4,0% annoncé initialement, en raison d’importations plus robustes que prévues, a indiqué le département du Commerce. C’est la croissance la plus forte enregistrée depuis le premier trimestre 2006, et un chiffre à peu près conforme aux attentes des analystes qui tablaient sur une hausse de 3,9% du PIB, après +0,6% seulement au trimestre précédent. La révision à la baisse s’explique essentiellement par un recul moins marqué que prévu des importations qui contribuent négativement au calcul du PIB, a souligné le ministère dans une note technique. Les importations ont seulement diminué de 2,7% au lieu des 3,2% annoncés précédemment. “Mis à part l’immobilier résidentiel, les fondamentaux économiques ont été impressionnants”, a résumé Brian Bethune, analyste de Global Insight. Les entreprises ont dopé leurs investissements au deuxième trimestre (+11,0% après 2,1% seulement au premier trimestre). Les exportations ont également soutenu la croissance, bondissant de 7,5%, après seulement +1,1% au premier trimestre. Les dépenses de consommation n’ont pas bougé par rapport à la précédente estimation, à +1,4%, confirmant leur ralentissement dans un contexte de prix de l’essence élevés et de ralentissement de l’immobilier. Elles ont ainsi perdu leur rôle de moteur de la croissance, au profit du commerce extérieur, ce dont s’est réjoui jeudi le secrétaire au Commerce Carlos Gutierrez. “Les chiffres d’aujourd’hui confirment que l’économie a su changer de braquet et puiser une énergie substantielle dans la progression de ses exportations nettes”, a-t-il indiqué dans un communiqué. Les investissements dans le logement ont en revanche accusé un recul plus important qu’estimé initialement: -11,8% au lieu de -11,6%, ce qui marque leur sixième trimestre consécutif de baisse. “Ces évolutions sont en ligne avec nos prévisions d’investissements résidentiels déprimés au cours des trimestres à venir”, a commenté Nathalie Dezeure, économiste de Natixis. Les analystes redoutent que le retournement de l’immobilier ne pèse durablement sur la consommation, d’autant plus que les derniers chiffres sur l’activité et le montant des transactions ne laissent pas entrevoir de rétablissement dans les mois à venir. “Le marché immobilier résidentiel a été en récession depuis près de deux ans”, note Patrick Newport, de Global Insight. “Il est vraisemblable qu’il empire encore au second semestre en raison des turbulences sur le marché financier”, ajoute-t-il. Les ventes de logements neufs se sont effondrées en août, au plus fort de la crise du crédit hypothécaire, chutant de 8,3% par rapport à juillet, pour atteindre leur plus bas niveau depuis 7 ans, a annoncé le département du Commerce dans un rapport distinct. Les prix médians ont également plongé de 8,3% à 225.700 dollars contre 246.200 dollars en juillet: c’est leur plus forte baisse depuis septembre 1981 et leur plus bas niveau depuis janvier 2005. |
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