Rencontre des présidents brésilien et vénézuélien : Mercosur et gazoduc au menu

 
 
[20/09/2007 06:15:28] BRASILIA (AFP)

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Le président du Venezuela Hugo Chavez, le 31 août 2007 dans le ranch présidentiel colombien Hato Grande près de Bogota (Photo : Rodrigo Arangua)

Les présidents du Venezuela Hugo Chavez et du Brésil Luiz Inacio Lula da Silva se réunissent jeudi à Manaus, en Amazonie brésilienne, pour discuter des relations bilatérales qui ont connu des hauts et des bas ces derniers mois.

La rencontre, au cours d’un déjeuner de travail, vise à “passer en revue l’agenda bilatéral”, a indiqué le palais présidentiel brésilien.

Le président Chavez a affirmé dimanche qu’il reprendrait notamment avec Lula le projet de construction du “Gazoduc sud” prévoyant 8.000 km d’extension et des investissements de plus de 20 milliards de dollars. Grâce à ce gazoduc, le Venezuela compte acheminer ses réserves de gaz vers le cône sud du continent.

De son côté, Lula a évoqué lundi sa relation avec le Venezuela alors qu’il se trouvait en visite officielle en Espagne.

“Il y a des gens qui pensent que nous devons nous disputer avec Chavez. Ce que je veux c’est amener Chavez dans le Mercosur (…) et les divergences que nous avons, nous les réglerons”, a affirmé le président brésilien.

Chavez et Lula aborderont des “thèmes concrets et pratiques” à Manaus, a déclaré à l’AFP le professeur Tullo Vigevani coordinateur pour l’Amérique latine du groupe Conjoncture Internationale de l’Université de Sao Paulo (USP).

“Le premier et le plus important est l’entrée à part entière du Venezuela dans le Mercosur qui dépend (encore) de l’approbation des Parlements brésilien et paraguayen”.

Le plus délicat, selon lui, est qu’il y a eu un signe de la part de la communauté andine d’encourager le retour du Venezuela en son sein et si cela se produisait, l’entrée dans le Mercosur sera plus difficile”, a estimé Vigevani.

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Le président du Brésil Luiz Inacio Lula da Silva, le 13 septembre 2007 à Copenhague (Photo : Keld Navntoft)

Les relations entre Brasilia et Caracas ont connu des frictions il y a quelques mois quand Chavez avait accusé les sénateurs brésiliens d’être à la botte de Washington. Ces derniers s’étaient inquiétés du non-renouvellement de licence de la chaîne de télévision vénézuélienne RCTV.

Le Sénat brésilien avait alors menacé le Venezuela de ne pas ratifier son entrée dans le Mercosur si Chavez ne présentait pas ses excuses. Lula était également intervenu en affirmant que “Chavez devait s’occuper du Venezuela” et non du Brésil.

Le président du Venezuela a fixé à décembre la date butoir pour ratifier l’entrée de son pays dans le Mercosur et n’a pas participé au dernier sommet du bloc en juin, à Asuncion.

Chavez, qui détient les plus grandes réserves de pétrole et de gaz d’Amérique latine, avait déjà eu un différend avec le Brésil en début d’année quand il avait critiqué durement l’éthanol, le carburant à base de canne à sucre que les Brésiliens exportent et fruit d’un protocole de collaboration avec les Etats-Unis.

Le président vénézuélien a baissé le ton de ses critiques mais plusieurs thèmes énergétiques sont restés en suspens tels que le Gazoduc sud ou son Opep du Gaz, critiquée par Brasilia. L’idée de Chavez de créer une Banque du sud entre les pays sud-américains n’a pas non plus enthousiasmé le Brésil.

Autre thème resté en suspens, celui de la raffinerie Abreu Lima, un projet bilatéral de 4 milliards de dollars dont le Brésil a posé seul la première pierre, début septembre.

“Le potentiel d’intégration énergétique et de projets énergétiques conjoints entre le Brésil et le Venezuela est très grand. Le problème est politique (…) Chavez a intérêt à diffuser ses idées politiques mais pas à faire des investissements productifs”, a déclaré à l’AFP le directeur du Centre brésilien d’infrastructure, Adriano Pires.

 20/09/2007 06:15:28 – © 2007 AFP