Renseignements : un an après la disparition du 12, les 118 sur la sellette

 
 
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Des opératrices de la société 118 000, spécialiste du renseignement téléphonique, le 02 novembre 2005 à Amiens (Photo : François Lo Presti)

[17/07/2007 17:42:14] PARIS (AFP) Plus d’un an après la mort du 12, les nouveaux numéros de renseignements téléphoniques en 118 se traduisent par une facture élevée pour le consommateur, qualifié de “grand perdant” par l’UFC-Que Choisir qui parle de “fiasco”.

Hausse des prix, “opacité et roublardises tarifaires”, “arnaque de la mise en relation”… le constat dressé par l’association de défense des consommateurs, qui a mené l’enquête auprès des quatre principaux opérateurs, est sévère.

Consultable sur www.quechoisir.org, le test a porté sur 365 appels passés depuis un fixe et un mobile.

Le 3 avril 2006, jour de l’arrêt du 12, on comptait 24 numéros en 118, qui avaient été mis en place en novembre 2005. Aujourd’hui, deux règnent en maître: le 118 218 (Le Numéro), qui revendique 40 à 45% du marché, et le 118 712 (Orange) qui dit attirer 30% des clients, suivis du 118 000 (Telegate) et du 118 008 (PagesJaunes).

“Quel que soit le 118 testé, le prix du renseignement est supérieur ou égal à 1,12 euro contre 0,90 euro pour le 12, soit une augmentation de 25% pour une qualité de service similaire”, détaille l’association. Depuis les mobiles, les prix grimpe encore, “entre 1,54 euro et 2,15 euros”.

Faisant fi de leurs promesses de “modérer et de stabiliser leurs prix, tous, en catimini, font supporter aux consommateurs des hausses de prix à répétition”, accuse l’UFC-Que Choisir.

Son président Alain Bazot ne mâche pas ses mots: “c’est une jungle qui dissimule une augmentation importante des prix”. Le but de cette enquête est d'”ouvrir les yeux au consommateur” et de l’inciter à “se tourner vers le 118 711”, numéro au tarif encadré et identique à son “ancêtre” le 12.

Autre reproche adressé aux 118, l’absence de transparence. “Les prix affichés ne correspondent jamais au prix réel du service”, souligne l’UFC, qui s’en prend aussi aux “pièges tarifaires absolument invisibles sur les services associés”.

Ainsi, précise-t-elle, la mise en relation est systématiquement gratuite, mais la communication qui suit est surtaxée, selon des tarifs variables en fonction des opérateurs, de 0,11 à 0,34 euro par minute. Par exemple, un abonné de SFR mis en relation par le 118 000 devra débourser un total de 6,15 euros pour une conversation de 5 minutes.

Le 188 712, qui revendique la place de “bon élève” parmi les quatre visés par l’UFC-Que Choisir, “n’a pas bougé ses prix” depuis une ligne fixe depuis son lancement, répond son directeur Philippe Vidal.

Quant à la différence de tarif avec le 12, elle s’explique par “la qualité de service, assuré par des télé-opérateurs uniquement basés en France, un délai moyen de temps d’attente quasiment nul et des services additionnels”, insiste-t-il.

Même leitmotiv du côté du 118 008: “le problème de la tarification ne se pose pas pour nos utilisateurs”, estime sa directrice Valérie Schwartz. “Nous leur offrons des services extrêmement pratiques (cinémas, pharmacies…) auxquels ils n’avaient pas accès auparavant”, dit-elle.

L’UFC-Que Choisir n’est pas de cet avis: “les opérateurs 118 ponctionnent sans réserve les consommateurs”, affirme-t-elle. Preuve en est, selon M. Bazot, “le déclin du marché en nombre d’appels, mais son augmentation en valeur”.

Selon l’Autorité de régulation des télécoms (Arcep), les nouveaux numéros de renseignements ont reçu 38 millions d’appels au 4e trimestre 2006, contre 40 millions trois mois plus tôt, pour un revenu de 40 millions d’euros contre 38 millions au 3e trimestre.

Face à cette ouverture à la concurrence qui est “un vrai fiasco”, l’association en appelle à l’Arcep pour “faire le ménage”.

 17/07/2007 17:42:14 – © 2007 AFP