[10/07/2007 05:30:27] CHICAGO (AFP) La première Bourse mondiale, exerçant une place prédominante sur le marché des produits dérivés, va voir le jour à Chicago, après l’approbation par leurs actionnaires respectifs de la fusion entre le Chicago Board of Trade (CBOT) et le Chicago Mercantile Exchange (CME). La nouvelle société, appelée CME Group, sera “la Bourse la plus importante et la plus diversifiée du monde”, affirment les deux opérateurs boursiers de Chicago (Illinois, nord). CME Group devrait avoir une capitalisation boursière de près de 30 milliards de dollars, soit 50% de plus que le groupe boursier transatlantique Nyse-Euronext (gérant notamment les Bourses de Paris et de New York). Réunis lundi après-midi pour voter sur la fusion de leur Bourse centenaire avec leur concurrent de Chicago, les actionnaires du CBOT ont applaudi à l’annonce du résultat. Pour quelques-uns, c’était une victoire douce-amère alors qu’ils se préparaient à dire adieu à leur vieille institution. “Je ne crois pas que les gens réalisent que c’est la fin d’une institution présente depuis un siècle et demi, ils se sont plus focalisés sur l’argent”, lâchait Jerome Isralov, 43 ans, qui échange du blé sur le CBOT depuis 17 ans. “Le changement va avoir lieu quand nos deux parquets d’échange vont fusionner et que la culture de leur parquet va entrer en conflit avec la nôtre”, a-t-il ajouté. Créé en 1848, le Chicago Board of Trade (CBOT) est le premier marché américain pour les produits agricoles mais assure aussi l’échange de métaux précieux, d’obligations et de produits dérivés. Il dispose, tout comme le CME, d’un parquet où les échanges se font encore à la criée. Ces deux parquets doivent être réunis sous le toit du CBOT au terme de la fusion. “Je pense que la fusion va se dérouler très facilement”, estimait pour sa part Michael Mason, 61 ans, qui a été membre du CBOT pendant 32 ans et traite actuellement des options sur le bois de charpente et des contrats à terme au CME. Selon lui, il existe peu de différences culturelles entre les deux rivales de la capitale du Midwest américain. “Il y a beaucoup de personnalités semblables. Tout se résume à acheter et à vendre”, tranchait-il. Le vote des actionnaires met fin à quatre mois de bataille entre le CME et l’IntercontinentalExchange (ICE), une plate-forme d’échanges électroniques d’Atlanta (Géorgie, sud-est), qui avait fait une offre concurrente et non sollicitée sur le CBOT. Le CME aura été obligé de relever trois fois son offre pour finalement l’emporter sur l’ICE, la portant de 8 milliards de dollars en octobre à environ 11,9 milliards au cours de clôture de vendredi. Réagissant peu après l’annonce du résultat du vote, Jeffrey Sprecher, PDG de l’ICE a fait part de sa “déception” dans une lettre adressée aux actionnaires du CBOT. “Les vrais vainqueurs de notre secteur pourraient ne pas être les plus gros ou les plus anciens acteurs”, a-t-il toutefois prévenu. Le CME Group devrait avoir une place prédominante sur le marché américain des produits dérivés. Ces instruments financiers complexes, qui permettent de parier sur l’évolution des prix de l’immobilier aussi bien que sur le niveau des chutes de neige à Boston, sont en plein essor. Au premier trimestre 2007, le volume total des contrats de produits dérivés échangés sur les marchés mondiaux a augmenté de 24%, selon la Banque des règlements internationaux. Ils ont représenté 533.000 milliards de dollars. |
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