Kacem Electronic Industry, ou l’adaptation permanente

Par : Tallel

Créée en 1985, la société
Kacem Electronic Industry (KEI) est une SARL de taille moyenne (une
quarantaine de personnes, avec un taux d’encadrement de 17%), située dans
l’île de Kerkennah -à Chergui- et opérant dans le secteur des industries
électriques.

 

Au départ, KEI était
destinée à produire des transformateurs de faible et moyenne puissance (pour
radio, radio-cassette, réfrigérateur, etc.) et des ballasts pour lampes
fluorescentes et autres lampes à vapeur de mercure, de vapeur sodium et
d’iodure métallique, mais au fil des ans et progressivement, le
patron/fondateur, M. Mohamed Kacem, estima qu’il était impératif de
diversifier et d’élargir la gamme de produits de son entreprise, et, pour ce
faire, de renforcer continuellement, non seulement le matériel de production
mais également ses ressources humaines.

  

Kacem Electronic Industry
fait partie des 15 entreprises du secteur électrique et électronique
choisies bénéficiant, dans le cadre de la coopération tuniso-japonaise, d’un
vaste projet d’amélioration de la compétitivité et de la qualité dans
l’industrie tunisienne, essentiellement dans le secteur électrique et
électronique et celui de l’agroalimentaire (respectivement 15 et 14
entreprises). L’Agence japonaise de coopération internationale (JICA) a
inscrit la visite de cette entreprise au programme d’une tournée de presse
organisée récemment.

 

L’assistance de
la UGPQ/JICA à KEI a concerné l’organisation de l’espace de
production et l’intégration du système ‘’5S’’ (Seiri –organisation-,
Seiton –rangement-,
Seisou –nettoyage-,
Seiketsu –propreté-,
Shitsuke –discipline)
au sein de l’entreprise. Elle a été apportée par un expert de l’Unité de
gestion pour la productivité et la qualité (UGPQ), un consultant de
la JICA et une équipe
chargée de la productivité de l’entreprise KEI qui œuvre à l’amélioration de
la qualité et de la productivité.

 

A l’instar des autres
entreprises sélectionnées pour bénéficier de ce projet de coopération
tuniso-japonaise, KEI ne s’est pas fait prier pour y participer, elle qui a
toujours utilisé du matériel, des techniques et des normes japonais.

 

Ceci expliquant cela, le
P-DG de KEI reste convaincu que ‘’la qualité est un élément de la
compétitivité d’une entreprise…’’. Il va plus loin pour souligner que la
rigueur dans la qualité, la gestion, le procédé de production… est un choix
et une obligation.

 

Parlant de la
collaboration avec les Japonais, M. Kacem précise que ‘’les Japonais ne nous
ont pas imposé une manière de travailler, ils ont (juste) proposé des
solutions d’amélioration de notre activité. Ce dont on est fier, car au jour
d’aujourd’hui, nous avons déjà enregistré un taux de gain de productivité de
15%’’.

 

D’ailleurs, malgré son
isolement dans cette île où les infrastructures sont loin d’offrir toutes
les conditions nécessaires de réussite et le manque de main-d’œuvre
compétente, Kacem Electronic Industry s’en sort plutôt bien. Et si vous lui
demandez ce qu’il pense de la mondialisation et de l’ouverture du marché
tunisien à la concurrence, le P-DG répond d’une manière on ne peut plus
édifiante : ‘’nous avons toujours mis le concept qualité au centre de nos
préoccupations. Il en sera toujours ainsi…’’. Sans commentaire.

 

Kacem Electronic Industry
produit essentiellement pour le marché local, mais sa coopération avec les
experts japonais pourrait l’encourager à se lancer à l’assaut du marché
international. D’autant que M. Kacem est féru d’innovation (deux brevets
d’invention dans l’économie d’énergie déposés au CETIME et à l’ANME), et
surtout un fin stratège qui sait s’adapter, s’améliorer en ‘’fil continu’’…