La Bourse de Paris frappée par la remontée des taux d’intérêt

 
 
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Vue du palais Brongniart, place de la Bourse à Paris (Photo : Jean-Pierre Muller)

[09/06/2007 12:30:08] PARIS (AFP) Après une phase d’euphorie, la Bourse de Paris a subi une correction presqu’aussi brutale que celle de fin février, mais des spécialistes s’attendent à ce qu’elle reprenne sa hausse une fois que les investisseurs auront surmonté l’impact négatif de la montée des taux d’intérêt.

Sur la semaine écoulée, le CAC 40 a perdu 4,62% à 5.883,29 points, reculant de près de 300 points par rapport aux sommets atteints la semaine précédente et ramenant sa progression depuis le début de l’année à 6,2%.

Cette glissade de l’indice parisien est presque aussi importante que celle de fin février/début mars, lorsqu’il avait chuté de 5,10% en une seule semaine.

Selon des courtiers, cette nouvelle correction qui a touché l’ensemble des marchés actions européens et américains a été alimentée, en plus d’un bond des cours du pétrole, par des craintes liées à la remontée des taux d’intérêts à long terme.

Ces derniers viennent de dépasser 5% aux Etats-Unis, au plus haut depuis près d’un an, et ne cessent de grimper parallèlement en Europe, où ils dépassent désormais 4,5%, du jamais vu depuis 2004, reflétant la hausse des taux directeurs des banques centrales.

L’une des principales inquiétudes des investisseurs est que la remontée des taux obligataires ne fasse grimper le coût du financement des entreprises, surtout dans les secteurs les plus endettés comme les services collectifs et les infrastructures.

C’est dans ce contexte que la banque d’affaires Morgan Stanley a mis en garde ses clients contre une possible correction de l’ordre de 15% des Bourses européennes d’ici la fin de l’année, en estimant dans une note publiée cette semaine que l’un des risques les plus importants pour les marchés actions serait une remontée des taux d’intérêt à un “niveau critique”.

Mais la plupart des spécialistes de la Bourse restent optimistes, certains voyant même derrière la correction de cette semaine une pause bienvenue, qui a fourni l’occasion aux investisseurs d’engranger des plus-values.

“Avec des pertes de 3-4% par rapport aux plus hauts de l’année, on est très loin de la panique et il s’agit plutôt de prises de bénéfices”, relativise Frédéric Rozier, gérant de portefeuille chez Meeschaert Asset Management.

“Les facteurs exogènes, comme la tension des rendements obligataires ou la hausse du baril de pétrole, n’ont pas un impact déclencheur mais ils ont tendance à accentuer les baisses”, estime-il.

Et si, à court terme, la Bourse de Paris risque de faire face à un manque de “catalyseurs”, aucun résultat de grande société n’étant attendu dans la semaine prochaine, les perspectives restent positives à long terme, à en croire François-Xavier Chevallier, stratégiste à la maison de courtage CM-CIC, notamment du fait des perspectives de croissance des résultats des entreprises.

“Le rappel à l’ordre actuel ne nous semble pas devoir remettre en cause à ce stade la tendance haussière des actions en général et de deux types de secteurs cycliques en particulier”, à savoir les biens d’équipements qui continuent à profiter d’une croissance mondiale solide, et les matières premières et le pétrole, a-t-il indiqué vendredi.

Euronext

 09/06/2007 12:30:08 – © 2007 AFP