Les Français ont été moins nombreux à partir en vacances en 2006

 
 
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Des voyageurs se dirigent vers les quais de la gare de Lyon, le 29 juillet 2006 à Paris (Photo : Fred Dufour)

[12/04/2007 16:04:01] PARIS (AFP) Les Français ont été moins nombreux à partir en vacances en 2006, que ce soit dans le pays ou à l’étranger, un phénomène que les professionnels attribuent aux arbitrages budgétaires des ménages et à la hausse des prix des carburants.

L’an dernier, seulement 63,9% de la population est partie en longs séjours personnels (4 nuitées ou plus), contre 65,1% en 2005, selon le bilan annuel publié jeudi par la Direction du Tourisme et TNS Sofres.

Pour les départs en France, ce taux est passé à 58% (contre 59,4%), alors que la proportion des touristes qui ont posé leurs valises à l’étranger a baissé à 19,7% (contre 19,9%).

Une frilosité ressentie dès octobre 2005 par les tour-opérateurs, qui évoquent une propension des Français à “privilégier des achats de biens d’équipement pour la maison comme des écrans plasma”, selon René-Marc Chikli, président de l’Association de tour-opérateurs (Ceto).

“2006 a été une année en demi-teinte”, a-t-il déclaré à l’AFP: sur l’année touristique (novembre 2005 à octobre 2006), les voyages à forfait ont baissé de 1,2% en nombre de clients, mais les recettes ont augmenté de 3,4%.

“Les prix du pétrole ont flambé en été 2005, et l’impact psychologique créé par cette envolée s’est répercuté six mois plus tard sur les réservations”, a-t-il expliqué.

Malgré cette baisse du taux de départ, le nombre global de séjours personnels effectués par les Français (courts et longs séjours) est resté quasi stable, à 184,8 millions, générant 986 millions de nuitées.

La tendance est toujours à une “diminution de la durée des séjours et à une augmentation du nombre de courts séjours”, selon l’étude. La durée moyenne des séjours personnels n’a été plus que de 5,3 nuits en 2006, alors qu’elle était de 5,6 nuits en 2003.

“Les Français sont partis moins longtemps, mais ils se sont fait plus plaisir, en optant souvent pour le haut de gamme, des hôtels 3 ou 4 étoiles”, a estimé Didier Arino, gérant du cabinet spécialisé Protourisme. “La consommation touristique n’est pas en baisse”, a-t-il ajouté.

Tous séjours confondus, 73,5% des Français ont effectué en 2006 au moins un déplacement pour motif personnel, contre 73,8% en 2005. Cette érosion du taux de départ est perceptible depuis 2004, note l’étude.

Les disparités sociales continuent à se refléter dans le comportement des Français en matière de vacances: 91,7% des cadres se sont déplacés en 2006 au moins une fois pour motif personnel, contre 67,3% des ouvriers. Si pour les ouvriers, ce taux est stable, il est en recul pour les cadres (95,2% en 2005).

“De plus en plus de jeunes cadres basculent temporairement dans la précarité, enchaînant des CDD ou des contrats à temps partiel. Cette instabilité les empêche de partir alors qu’ils ont une culture du tourisme”, a commenté Claude Origet du Cluzeau, économiste du cabinet C.O.C conseil.

L’Europe est restée de loin la destination préférée des Français en 2006, avec 13,5 millions de séjours personnels sur les 20 millions effectués à l’étranger. L’Espagne et l’Italie figurent en tête du palmarès des pays européens visités par les Français.

Ceux qui se sont privés de vacances en 2006 semblent vouloir se rattraper en 2007: les Français ont retrouvé le goût de l’évasion dès cet hiver, et les réservations ont grimpé de 6% en février, selon les chiffres du Ceto.

 12/04/2007 16:04:01 – © 2007 AFP