La France est sur une pente de croissance “douce”, selon l’Insee

 
 
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La croissance du PIB français au 4ème trimestre 2006 et en 2006

[21/03/2007 23:16:19] PARIS (AFP) Avec une consommation des ménages toujours soutenue mais des exportations plus poussives, la croissance française devrait progresser de 0,5 à 0,6% au cours des deux prochains trimestres, ce que l’Insee qualifie de “croissance douce” dans sa note de conjoncture publiée jeudi.

Au premier semestre 2007, “la France devait maintenir sa croissance à un rythme annuel proche de 2%, comme en 2006” et les créations d’emplois devraient rester dynamiques (110.000 postes supplémentaires au premier semestre) a indiqué Eric Dubois, chef du département de la conjoncture à l’Institut de la statistique et des études économiques en présentant cette enquête semestrielle.

Avec 2% de croissance annuelle, le bilan 2006 est “en demi-teinte” selon lui, car la croissance “aurait pu être meilleure compte tenu d’un environnement international favorable”.

Début 2007, le même rythme de croissance “qu’on peut qualifier de douce” va se poursuivre, mais dans un environnement international moins porteur, du fait notamment de la poursuite du retournement du marché immobilier américain, a-t-il expliqué.

La croissance dans les grands pays industrialisés connaîtra ainsi un rythme annuel de 2% après avoir frôlé les 3% fin 2006, a indiqué Anne-Juliette Bessone, chef de la section “environnement international de la zone euro”.

Cette conjoncture mondiale va peser sur les exportations françaises, qui vont progresser moins vite que fin 2006 et surtout moins vite que les importations. Selon l’Insee, le commerce extérieur devrait ainsi amputer la croissance de 0,2 point au premier comme au deuxième trimestre.

Si les importations continuent de progresser, c’est en raison essentiellement de la consommation des Français dont la vigueur ne devrait pas se démentir dans les prochains mois grâce aux gains de pouvoir d’achat enregistrés.

A cela, plusieurs raisons: les baisses d’impôts, une inflation qui descendrait à 0,9% en juin grâce à des prix énergétiques sages, le baril de brent se stabilisant autour de 55 dollars, et l’amélioration du marché du travail (avec un taux de chômage au sens du BIT de 8,2% fin juin), qui pousse les salaires à la hausse.

C’est donc encore la consommation qui devrait tirer la croissance française, tandis que l’investissement des entreprises devrait croître d’environ 3% au premier semestre.

Au total, l’Insee prévoit une croissance de 0,5% au premier trimestre et 0,6% au deuxième, soit un acquis de croissance (le niveau de progression du produit intérieur brut que la France est assurée d’atteindre à condition qu’il n’y ait pas de récession en fin d’année) de 1,7% fin juin.

Sans la douceur de l’hiver, qui a affecté la production énergétique, on aurait pu compter sur 0,6% de croissance au premier trimestre. Mais ce léger déséquilibre devrait se rétablir au deuxième trimestre, le retour à la normale des températures poussant, à l’inverse, la croissance à la hausse de 0,1 point à +0,6%, a expliqué M. Dubois.

Comme de coutume, l’Insee prend soin d’indiquer quels aléas pèsent sur ces prévisions: à la baisse, peuvent jouer un atterrissage plus brutal que prévu du marché immobilier américain ou “un accroissement de l’aversion au risque” sur les marchés financiers.

A la hausse, une nouvelle embellie de la croissance dans la zone euro ou une consommation des ménages français encore plus forte que prévu, au détriment de leur taux d’épargne, ne sont pas totalement à écarter.

Quant aux éventuels effets macroéconomiques des élections présidentielle et législatives, “leur impact n’est pas vraiment perceptible”, estime Eric Dubois.

 21/03/2007 23:16:19 – © 2007 AFP