Transparence financière : trois corps sur la sellette

 
 

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un rapport sur le respect des normes et codes (RRNC) en Tunisie, présenté,
mercredi, à Tunis, la Banque Mondiale épingle trois corps, en l’occurrence,
les chefs d’entreprises, les commissaires aux comptes et les autorités de
réglementation et de surveillance, et leur fait assumer la responsabilité de
l’inexistence de transparence financière en Tunisie. Le rapport disculpe, en
revanche, les autorités de tutelle : le ministère des finances et la Banque
Centrale de Tunisie(BCT). Selon le rapport, ces deux départements oeuvrent à
faire respecter, aux banques et assureurs du pays, les normes comptables et
accordent une attention particulière aux normes prudentielles.

Le conseil du Marché Financier est particulièrement pris à partie. Pour les
auteurs du rapport, cette institution cherche à faire respecter les
principes comptables pour la présentation et la publication des états
financiers des sociétés faisant appel à l’épargne publique, mais il ne
demande pas régulièrement la régularisation des anomalies comptables
relevées et n’impose pas de sanctions aux contrevenants.

En ce qui concerne les chefs d’entreprises, le rapport montre que ces
derniers, tout autant que les commissaires aux comptes ne se conforment pas
toujours aux obligations comptables et d’audit, ce qui peut avoir un impact
défavorable sur l’économie tunisienne et sur l’attractivité du site Tunisie.

Le rapport recommande aux dirigeants d’entreprises de changer totalement de de
culture. En clair, ils doivent passer d’une situation de dissimulation de la
situation financière (gestion de résultats) vers une situation de transparence
totale de l’information financière.

Concernant les commissaires aux comptes, l’étude préconise la consolidation de
leur engagement pour la qualité, notamment à travers la formation continue,
l’indépendance et la sanction des auditeurs défaillants.

Dans ce contexte, le rapport salue la promulgation, en 2005, par les pouvoirs
publics tunisiens d’une nouvelle loi sur le renforcement de la sécurité des
relations financières, instaurant une obligation de rotation des commissaires
aux comptes. (nous y reviendrons avec moult détails).