France : Etat et industriels de la santé s’accordent pour soutenir la recherche

 
 
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Le ministre de la Santé, Xavier Bertrand, le 5 février 2007 à Paris (Photo : Thomas Coex)

[05/02/2007 16:56:18] PARIS (AFP) L’Etat et les industriels de la santé se sont fixés comme objectif lundi d’augmenter les dépenses de recherche de 10% sur trois ans, tout en renforçant leur partenariat dans la prévention des crises sanitaires et l’accès des patients aux médicaments, ont annoncé les ministères de la Santé et délégué à l’Industrie.

Ces mesures en faveur d’une industrie qui emploie 370.000 personnes en France ont été définies lors de la troisième réunion du Conseil stratégique des industries de santé (CSIS), qui a rassemblé huit patrons de grands laboratoires ainsi que les ministres de la Santé, Xavier Bertrand, et délégué à l’Industrie, François Loos.

“C’est un CSIS important, attendu, qui ouvre de nouvelles perspectives pour continuer à renforcer l’attractivité de la France” et de son industrie de la santé, s’est félicité Xavier Bertrand lors d’une conférence de presse organisée à l’issue du Comité.

Alors que les industriels font face à la montée en puissance des génériques et accusent régulièrement les déremboursements de peser sur leurs revenus, le CSIS a mis l’accent sur le soutien à la recherche et développement (R&D).

“L’objectif est d’augmenter de 10% en trois ans les dépenses intérieures”, pour atteindre “une performance comparable à celle du Royaume-Uni”, ont annoncé les ministres.

Evoquant la marge de progression disponible, le CSIS souligne que “si on rapporte les dépenses de recherche réalisées en France au chiffre d’affaires réalisé en France par les industries de santé, la proportion observée n’est que de 12%”. Or, au niveau mondial, les entreprises consacrent en moyenne “15 à 20%” de leur chiffre d’affaires à la R&D.

En 2006, l’Etat a dépensé environ 400 millions d’euros pour la R&D des industries de santé, et “du fait de l’effet de levier de ces aides sur l’investissement privé, ces soutiens correspondent à une assiette de dépenses de R&D supérieure à 1,5 milliard d’euros”.

Industriels et pouvoirs publics veulent aussi renforcer leur partenariat dans l'”anticipation des crises sanitaires majeures, et notamment des pandémies potentielles”.

“Le champ thérapeutique et diagnostique des maladies infectieuses et des vaccins doivent redevenir une priorité nationale”, souligne le compte-rendu.

Il est ainsi proposé de mettre en place un Comité de recherche et de prévention des épidémies, regroupant les industriels et les instituts et agences publics (Inserm, CNRS, Institut Pasteur, Afssaps, InVS, Affsa…).

L’objectif est aussi d’améliorer les délais d’inscription des vaccins sur la liste des médicaments remboursables.

Concernant l’amélioration de l’accès des patients aux médicaments innovants, les ministres ont décidé d’étendre la procédure de “dépôt de prix” (mise sur le marché pour les médicaments le splus innovants) aux médicaments apportant une amélioration du Service médical rendu (SMR) jugée “mineure” (ASMR IV).

Dans un communiqué, Les Entreprises du médicament (Leem, patronat) ont salué la “relance d’une relation constructive Etat/industrie autour de plusieurs points substantiels pour le développement de l’économie de la santé en France”.

Elles continuent toutefois d’estimer que ces mesures “n’auront de portée réelle que si elles s’inscrivent de façon stable dans une stratégie à long terme qui traduit la volonté de faire de la France un des grands pays des sciences du vivant”.

Outre MM. Bertrand et Loos, le CSIS, institué en 2004 par l’ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin, réunissait lundi Jean-Luc Bélingard, président d’Ipsen, Jean-François Dehecq, président de Sanofi-Aventis, Franz Humer (Roche), Yves Lépine (Takeda), Alain Mérieux (Biomérieux), Christian Seux (Becton Dickinson France), Sideny Taurel (Eli Lilly) et Christophe Weber (GlaxoSmithKline France).

 05/02/2007 16:56:18 – © 2007 AFP