Croissance : l’Europe se rapproche des Etats-Unis, sans les rattraper

 
 
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Le plus grand porte-containers du monde, l’Emma Maersk, dans le port de Rotterdam le 13 september 2006 (Photo : Vincent Jannink)

[31/01/2007 17:10:58] BRUXELLES (AFP) Chômage en baisse, inflation contenue, haut niveau de confiance, l’économie de la zone euro se maintient en forme en ce début d’année, et elle devrait avoir comblé une partie de son retard de croissance l’an dernier, sur les Etats-Unis, sans toutefois les rattraper.

La première estimation officielle de la croissance en 2006 ne sera connue que le 13 février mais la Commission européenne a déjà laissé entendre qu’elle serait au moins de 2,6%. Un net progrès après le trou d’air de 2005, où la croissance n’avait atteint que 1,4%.

L’écart devrait donc se resserrer avec les Etats-Unis, malgré l’accélération surprise de l’économie américaine révélée mercredi.

Contrairement à ce qu’attendaient les économistes, la croissance aux Etats-Unis a en effet accéléré à 3,4% l’an dernier, contre 3,2% en 2005, en dépit du recul du marché immobilier.

Le différentiel de croissance entre la zone euro et les Etats-Unis, qui atteignait 1,8 point en 2005, pourrait se réduire à 0,8 point si la prévision de Bruxelles s’avère juste. Pour autant, l’Europe ne rattrapera pas les Etats-Unis à court terme, selon les économistes.

“La convergence entre les Etats-Unis et l’Europe a commencé l’an dernier, mais la croissance des Etats-Unis restera supérieure grâce à une démographie et une population active plus dynamiques”, estime Eric Chaney, chef économiste de Morgan Stanley.

En 2007, l’Europe ne réduira pas son retard car les restrictions budgétaires, en Allemagne et en Italie notamment, freineront l’économie, mais la croissance pourrait “ré-accélérer en 2008” et se rapprocher de celle des Etats-Unis, ajoute M. Chaney.

L’Europe court derrière les Etats-Unis depuis longtemps. Selon les chiffres de l’OCDE, l’économie américaine s’est montré généralement plus dynamique depuis les années 1980.

Depuis 1993 (première année de statistiques pour la zone euro), la croissance américaine a été supérieure, à l’exception des deux années 2000 et 2001. L’Europe avait alors fait mieux, mais grâce à des circonstances exceptionnelles : l’éclatement de la bulle internet, puis les attentats du 11 septembre 2001 qui avaient déprimé l’économie américaine.

Pour le début d’année 2007, les indicateurs économiques pour la zone euro sont plus favorables que prévu.

Le chômage, qui baisse depuis deux ans et demi, a atteint en décembre son plus bas niveau dans la zone euro depuis 1993, reculant à 7,5%. C’est un point de moins qu’un an auparavant (8,5% en décembre 2005), indique Eurostat, l’office statistique européen.

Autre bonne nouvelle, plus inattendue, l’inflation est restée stable à 1,9% en janvier, alors qu’on attendait une nette hausse.

L’ensemble des économistes redoutaient une poussée des prix à la consommation en Allemagne, et par ricochet dans la zone euro (l’économie allemande représentant près du tiers de la zone) en raison de la forte hausse de TVA appliquée par Berlin à partir du 1er janvier. Mais l’inflation allemande s’est révélée moins forte qu’attendue.

Enfin, les indicateurs de confiance économique pour janvier sont restés à un haut niveau, malgré une légère baisse. D’après la Commission européenne, qui réalise ces enquêtes, la confiance des entreprises et des consommateurs reste “au-dessus de sa moyenne de long terme”.

 31/01/2007 17:10:58 – © 2007 AFP