Contrefaçon : appel à la mobilisation contre un fléau coûteux

 
 
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Un brassard des douanes est posé sur des montres de contrefaçon, en juin 2004 à Marseille, avant destruction par compression (Photo : Boris Horvat)

[30/01/2007 16:14:07] GENEVE (AFP) La contrefaçon coûte au bas mot 100 milliards de dollars (77 milliards d’euros) par an à l’économie mondiale, a averti mardi l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI), appelant à la mobilisation contre ce fléau.

“Faussaires et pirates freinent le développement économique et menacent la santé et la sécurité publiques. Leurs crimes font des victimes chaque jour”, a dénoncé le directeur général de l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI), Kamal Idris, à l’ouverture de la conférence.

La conférence, qui réunit pendant deux jours 700 délégués des Etats, d’organisations comme Interpol et des entreprises privées, a appelé à de plus grands efforts de la communauté internationale pour lutter contre la contrefaçon.

“C’est un phénomène mondial qui nécessite une action mondiale”, a plaidé M. Idris, demandant aux Etats de s’organiser face à l’organisation des réseaux de contrefaçon.

“On aurait tort de croire que la contrefaçon est un crime qui ne fait pas de victimes, à part les grandes marques de luxe”, a observé une responsable de l’OMPI. “Mais la contrefaçon tue, que ce soit via des médicaments mal dosés ou du lait maternisé qui ne nourrit pas les bébés”.

A l’heure actuelle, pratiquement chaque produit mis sur le marché est la cible de contrefaçon et de piratage, selon l’OMPI.

La Chine et la Russie sont les deux pays les plus mal notés dans la lutte contre ce phénomène, selon une étude de la Chambre de commerce internationale (CCI) auprès de 48 grandes entreprises mondiales.

Cette étude reflète de récentes conclusions de la Commission européenne selon laquelle la Chine serait à l’origine des deux-tiers des produits contrefaits saisis dans l’UE. La Russie, l’Ukraine, le Chili et la Turquie suivent dans le peloton de tête.

“Cette étude montre qu’il faut travailler beaucoup plus sur l’application des lois. Il faut faire comprendre aux responsables politiques qu’investir davantage dans le respect de la propriété intellectuelle se traduit par plus d’emplois et plus de recettes fiscales et aide à combattre le crime organisé”, a déclaré à la presse le secrétaire général de la CCI Guy Sebban.

Les Etats-Unis ont annoncé la semaine dernière qu’ils pourraient traîner la Chine devant l’Organisation mondiale du commerce (OMC) cette année pour piratage et contrefaçon.

Le sous-secrétaire américain au commerce international, Franklin Lavin, a expliqué que son pays souhaiterait voir “davantage d’avancées” de la part de la Chine en matière de protection du droit de propriété intellectuelle, qui “pourrait s’avérer le faisceau de problèmes le plus important” dans les relations sino-américaines.

En réponse, le vice-président de la Cour suprême chinoise, Xiong Xuanguo, a assuré à Genève que son pays avait “consciencieusement tenu ses engagements” en matière de propriété intellectuelle depuis son adhésion à l’OMC en 2001 et promis d’accentuer la répression à l’encontre des coupables.

Michel Danet, secrétaire général de l’Organisation douanière mondiale, a espéré qu’à l’avenir les sociétés chinoises elles-mêmes pousseraient Pékin à appliquer la loi à mesure qu’elles produisent des biens nécessitant la protection d’un brevet ou d’une marque.

La Conférence mondiale de lutte contre la contrefaçon et le piratage s’était déjà réunie à Bruxelles en 2004 et à Lyon en 2005.

 30/01/2007 16:14:07 – © 2007 AFP