Le gouverneur de la Banque centrale de Chine en visite à la BAD

 
 

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gouverneur de la Banque centrale de Chine et président du Conseil des
gouverneurs de la BAD, M. Zhou Xiaochuan, était en visite officielle à la
Banque africaine de développement à Tunis. Après avoir rencontré Dr. Donald
Kaberuka, président du Groupe de la BAD, et les différents dirigeants de
l’institution, et en marge de cette visite, MM. Zhou et Kaberuka ont donné
une de presse conjointe au cours de laquelle ils ont exposé les motifs de
cette visite. Ajouter au passage que le M. Zhou rencontrera également
certains dirigeants tunisiens, comme son homologue de la BCT, M. Taoufik
Baccar. 

D’abord, cette visite s’inscrit dans le cadre des préparatifs des assemblées
générales de la BAD qui se tiendront cette année à Shanghai, en Chine.  

Mais le plus important, c’est que la Chine et d’autres pays asiatiques sont
devenus aujourd’hui -presque- incontournables pour les pays africains, au
moment où les anciens alliés économiques et commerciaux du continent
durcissent les conditions d’accès aux crédits de financement pour les pays
africains. 

Le dirigeant chinois a noté à cet égard que la Chine était en train de
développer ses relations économiques et commerciales avec les pays
africains, d’autant plus que les entreprises chinoises considèrent l’Afrique
comme un marché potentiel. 

Quant aux questions des journalistes, elles ont tourné autour justement des
relations commerciales Chine-BAD-Afrique, la possibilité éventuelle de
création des filiales des banques chinoises en Afrique, pourquoi le choix de
la Chine pour abriter les prochaines assemblées de la BAD, etc.    

Dans la foulée, le gouverneur de la Banque centrale de Chine a notamment
indiqué que plusieurs secteurs de développement font l’objet des relations
entre la Chine et l’Afrique, essentiellement les hydrocarbures, les matières
premières, les infrastructures… Entre outre, il a indiqué que certaines
banques chinoises sont déjà présentes dans certains pays d’Afrique,
notamment en Tanzanie, en Afrique du Sud et au Nigeria, et qu’il n’est pas
exclu que ce mouvement s’intensifie et se renforce. 

Pour sa part, le président de la Banque africaine de développement a répondu
à la question de savoir pourquoi la Chine a été choisie pour abriter les
prochaines assembles de la BAD en disant en substance que c’est parce que la
Chine a émis le souhait et la volonté d’abriter ces assises, et que, en tant
que membre non régional de la Banque, la Chine en avait le droit, comme
l’ont fait auparavant certains pays comme l’Espagne (Valence)… 

Par ailleurs, M. Kaberuka a indiqué que la coopération entre la Chine et
l’Afrique est d’une importance capitale pour la Banque, en ce sens que la
Chine investit dans les infrastructures, domaine dans lequel BAD considère
comme un des piliers du développement des pays du continent.    

Pour notre part, même si l’on peut se réjouir de cette coopération
‘’fructueuse’’, une question reste cependant pendante –pour ne pas dire
inquiétante. En effet, les entreprises chinoises qui investissent en
Afrique, notamment dans le bâtiment et les infrastructures, viennent souvent
avec leurs ouvriers. De ce fait, il est probable que cela crée une situation
de dépendance pour ces pays. Or, cette dépendance en matière de
technologies, d’expertise financière et économique ne permet ni le
développement des capacités nationales encore moins le progrès social.  

C’est pour cette raison que nous estimons que la BAD a un rôle important à
jouer dans cette perspective, c’est-à-dire que cette coopération
sino-africaine engendre un véritable transfert de technologies et know how
dans les pays africains.