Umicore et Zinifex donnent naissance au numéro un mondial du zinc

 
 
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Photo prise le 23 février 2005 de l’usine Umicore d’Auby (France) (Photo : François Lo Presti)

[12/12/2006 21:32:19] BRUXELLES (AFP) Le Belge Umicore et l’Australien Zinifex ont alimenté mardi le grand feuilleton des fusions dans le secteur des métaux, en créant le premier producteur mondial de zinc, peu après le dénouement de la saga du nickel autour de Falconbridge et une cascade d’autres acquisitions.

La bataille d’envergure pour la prise de contrôle du producteur de nickel canadien Falconbridge, finalement remportée par le suisse Xstrata, pour 17,1 milliards de dollars, n’aura été qu’un épisode dans la consolidation à marche forcée traversée par le secteur minier en 2006.

Mardi, Umicore et Zinifex ont annoncé le regroupement de leurs activités de raffinage, de galvanisation et d’alliage de zinc. Cette coentreprise devrait ravir la première place mondiale au coréen Korea Zinc dans le domaine de la fusion et de l’alliage de zinc.

Doté d’une solide base d’approvisionnement en minerai grâce aux mines de zinc de Zinifex, le nouvel empire regroupera 4.500 employés sur quatre continents, pour une production annuelle de 1,2 million de tonnes de zinc et d’alliage de zinc.

Il regroupera les actifs d’Umicore en Belgique, France, Thaïlande et Chine, ainsi que ceux de Zinifex en Australie, aux Etats-Unis, aux Pays-Bas et en Chine.

Selon l’accord signé lundi, Umicore devrait apporter environ 40% des actifs de la nouvelle entité, tandis que Zinifex contribuera à hauteur de 60%.

Les deux groupes devraient donc détenir respectivement 40 et 60% du capital de la société, ont expliqué mardi les responsables des deux groupes, ajoutant toutefois que la répartition précise n’avait “pas encore été déterminée”.

Détenue en commun, la société sera néanmoins gérée de manière indépendante et disposera de son propre conseil d’administration, ainsi que de son propre comité exécutif.

De droit belge, elle aura son siège à Londres et des centres régionaux à Melbourne, dans le sud de l’Australie, et à Balen, dans le nord-est de la Belgique.

Le calendrier prévoit qu’un accord définitif soit signé au premier trimestre, avant l’aval des actionnaires attendu pour le 2e trimestre.

La nouvelle entité devrait entrer en activité au troisième trimestre 2007, avant une introduction en Bourse –“probablement sur Euronext Bruxelles”– “au moment le plus opportun”.

A cette occasion, les participations seront rééquilibrées pour que la coentreprise soit détenue à 50/50 par les sociétés fondatrices. Un “paiement de régularisation” sera alors versé à Zinifex par Umicore “au moyen d’une dette levée par l’entreprise conjointe”.

“Il est encore trop tôt pour spéculer sur le montant exact”, a indiqué mardi le patron d’Umicore, Thomas Leysen.

Avec cette opération, Umicore va pouvoir continuer à se recentrer sur son corps de métier: la technologie des matériaux. En avril 2005, le groupe belge, ex-Union minière, s’était déjà séparé de ses activités de production de cuivre, qu’il avait logées dans Cumerio, une société indépendante cotée en Bourse.

Zinifex pour sa part va pouvoir accentuer ses efforts dans l’exploitation minière.

Mais surtout, a-t-il souligné, cette opération va permettre “de créer une entreprise qui devrait occuper une position de leader global sur son marché, et dont le potentiel devrait être supérieur à celui de chacune des activités individuelles si elles restaient dans nos sociétés respectives”.

Les deux groupes, qui évoquent “l’important potentiel de croissance” de la nouvelle entité, n’ont toutefois pas chiffré les synergies attendues.

Mardi, les investisseurs ont accueilli ce rapprochement très favorablement. A 13H10 (12H10 GMT), le titre Umicore bondissait de 5,27% à 121,80 euros sur la bourse Euronext de Bruxelles.

 12/12/2006 21:32:19 – © 2006 AFP