Deutsche Telekom se prépare à de nouveaux changements

 
 
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Le nouveau patron de Deutsche Telekom, René Obermann, à Bonn le 13 novembre 2006 (Photo : Jurgen )

[05/12/2006 08:32:03] BERLIN (AFP) Deutsche Telekom n’en a pas fini avec les changements: au contraire, la première réunion, mardi, du conseil de surveillance depuis l’arrivée du nouveau patron doit entériner une série de nominations, annonciatrices de nouveaux bouleversements.

Depuis l’éviction mi-novembre de l’ancien patron Kai-Uwe Ricke et l’arrivée aux manettes de son successeur René Obermann, les rumeurs sont légion. Selon les dernières informations de la presse allemande, presque tous les membres du conseil de direction seraient sur le départ.

Les trois dernières semaines ont déjà apporté leur lot de changements: le directeur des ventes dans la téléphonie fixe est parti diriger la filiale allemande de Microsoft, le directeur de la communication a vite été remplacé.

Sont encore donnés partants le responsable des ressources humaines, Heinz Klinkhammer, le chef de la division de téléphonie fixe, Walter Raizner, et, selon certains, le directeur financier, Karl-Gerhard Eick. René Obermann doit aussi trouver un patron pour la filiale de téléphonie mobile T-Mobile, poste qu’il occupait avant son avancement accéléré.

Tout ne sera peut-être pas décidé à la réunion de mardi, dont la date avait déjà été fixée avant le départ de M. Ricke. Un porte-parole du groupe de Bonn (ouest) a confirmé sa tenue mais est resté coi sur l’ordre du jour.

Réunir l’équipe ne sera de toute façon que la première étape pour le nouvel homme fort de Deutsche Telekom, chargé par ses actionnaires, en premier lieu l’Etat allemand et le fonds d’investissement Blackstone, de remettre le numéro un européen des télécommunications sur le chemin de la croissance. Au programme: redressement du cours de Bourse, coup d’arrêt à l’hémorragie de clients dans la téléphonie fixe en Allemagne, croissance du chiffre d’affaires et des bénéfices, sans oublier la remotivation des troupes.

Celles-ci en ont bien besoin: “Les gens n’en peuvent plus, ils ont déjà jeté l’éponge” après plusieurs vagues de restructurations et la définition permanente de nouveaux objectifs. C’est ainsi qu’Ute Specht, élue au comité d’entreprise dans un centre d’appel de Deutsche Telekom à Lübeck (nord), résume l’ambiance sur son lieu de travail.

Pourtant Ute Specht et les quelque 167.000 autres salariés du groupe en Allemagne ne sont pas au bout de leurs peines.

Selon des informations officieuses, René Obermann aurait en vue une coopération plus étroite entre téléphonie fixe et mobile, et la création d’une division “clients privés” qui regrouperait les deux pans d’activité. Verraient également le jour deux nouveaux postes de direction, une direction technique et une direction des opérations, écrivait jeudi le quotidien Süddeutsche Zeitung.

Peu après la nomination de René Obermann, les rumeurs de cession de tout ou partie de T-Systems, la division de services aux entreprises, ont également refait surface. Il ne serait maintenant plus question que de certains de ses actifs, ainsi une participation dans la société de péage pour poids lourds Toll Collect.

Le tout toujours sur fond de réduction des coûts, mot d’ordre déjà du temps de son malheureux prédécesseur. Qui dit réduction des coûts dit en général suppressions d’emplois et le patron a déjà prévenu ses salariés que le redressement “n’irait pas sans l’une ou l’autre déconvenue dans les années qui viennent”. Deutsche Telekom est déjà en train de mener un programme de 32.000 suppressions d’emplois d’ici 2008.

Pour le moment, René Obermann prend ses marques. Et à l’euphorie des débuts, qui avait fait grimper le titre de près de 6% en une semaine à la Bourse de Francfort, a succédé l’attentisme des investisseurs. Depuis le 20 novembre, le titre a reperdu environ 3,5%.

 05/12/2006 08:32:03 – © 2006 AFP