Airbus : Louis Gallois promet à l’Allemagne une “répartition équitable”

 
 
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Louis Gallois, désormais patron d’Airbus, pose devant un A380, le 18 juillet 2006 au salon aéronautique de Farnborough (Photo : Thomas Jullien)

[12/10/2006 09:43:42] BERLIN (AFP) Louis Gallois, coprésident exécutif d’EADS et nouveau patron d’Airbus, a tenté de rassurer l’Allemagne sur un traitement juste des différents sites du groupe dans la restructuration à venir, dans un entretien publié jeudi, jour de sa visite à l’usine Airbus d’Hambourg.

“Les efforts (de réduction) des coûts vont être répartis équitablement entre les quatre pays concernés”, à savoir la France, l’Allemagne, l’Espagne et le Royaume-Uni, qui abritent les sites de production de l’avionneur, a déclaré M. Gallois au quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung. “Je ne crois pas qu’on puisse par exemple demander aux Allemands de payer pour les Français ou inversement”, a-t-il ajouté.

Airbus vise une baisse de ses coûts d’administration de 30% et une hausse de la productivité de 20% dans ses usines dans les quatre années à venir.

“La priorité dans la réduction des coûts est à l’administration, pas dans les usines, même si leur productivité devra s’améliorer aussi”, a déclaré M. Gallois.

Sur fond de spéculations grandissantes, personnalités politiques et représentants allemands des salariés d’Airbus ont réclamé ces derniers jours un traitement équitable des usines du groupe dans la mise en oeuvre du plan de restructuration à venir, craignant notamment pour le site de Hambourg.

Mais M. Gallois s’est montré rassurant à l’égard de cette usine, la plus grosse du groupe en Allemagne. “On ne peut pas ignorer qu’une ville comme Hambourg a prolongé la piste de décollage et d’atterrissage de l’aéroport” pour s’adapter au long-courrier A380, a indiqué M. Gallois, faisant référence aux investissements réalisés par la ville-Etat pour accueillir Airbus.

Il a toutefois admis que “Hambourg et Toulouse n’avaient pas le même logiciel”, un problème pointé du doigt comme explication des difficultés de fabrication de l’A380, à l’origine de la crise actuelle d’Airbus. “Mais je ne veux pas rejeter la responsabilité sur un site en particulier”, a ajouté le nouveau patron.

En parallèle, et malgré la position officielle inchangée affichée mercredi par le gouvernement allemand, les spéculations continuaient de plus belle sur une prise de participation de l’Etat allemand dans EADS.

Selon le quotidien Handelsblatt, les membres du gouvernement se seraient mis d’accord pour faire une proposition dans ce sens au Conseil des ministres franco-allemand qui se réunit jeudi à Paris.

De son côté Peter Struck, président du groupe parlementaire social-démocrate au Bundestag, a ajouté sa voix au concert de celles en faveur d’une telle opération. “Nous ne pouvons et ne devons pas regarder le contrôle sur EADS partir de plus en plus à l’étranger. Le gouvernement devrait chercher une solution”, a-t-il déclaré au quotidien régional Neue Presse. Il est temps que le ministre de l’Economie Michael Glos “s’active” dans ce dossier’, a-t-il ajouté.

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Airbus: Louis Gallois garde le plan de restructuration mais veut rassurer

Par Dominique BEAUJOUIN

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Louis Gallois, désormais patron d’Airbus, pose devant un A380, le 18 juillet 2006 au salon aéronautique de Farnborough (Photo : Thomas Jullien)

PARIS (AFP) – Le nouveau président d’Airbus Louis Gallois a annoncé mardi le maintien du plan de restructuration préparé par son prédécesseur Christian Streiff, avec des suppressions d’emplois à la clé, tout en s’efforçant de rassurer les personnels et ses partenaires allemands.

Les premières réactions, tant des marchés financiers que du gouvernement français ont été positives.

Le ministre de l’Economie Thierry Breton s’est dit “convaincu” que la crise secouant l’avionneur européen était désormais “derrière nous”.

Le titre EADS (maison-mère d’Airbus) a clôturé en forte hausse de 3,62%, à 20,89 euros, dans un marché progressant de 0,47%.

En direction des marchés, M. Gallois a annoncé que le plan de restructuration “Power 8”, adopté le 3 octobre par le conseil d’administration d’EADS, commençait “tout de suite”.

Le dirigeant, qui cumule désormais les fonctions de patron d’Airbus et de co-président d’EADS, a aussi fait valoir la “simplification très forte” de cette nouvelle structure de gouvernance.

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M. Breton a qualifié cette réforme de “très bonne nouvelle pour l’entreprise” et souligné que l’Etat, actionnaire à 15% d’EADS, a “décidé de soutenir pour le long terme cette entreprise stratégique”.

M. Gallois a assuré que le plan, “inévitablement rigoureux”, serait mis en oeuvre dans “le dialogue et l’équilibre”, s’adressant tout autant aux syndicats des 57.000 salariés d’Airbus qu’à ses partenaires allemands.

La mise en oeuvre des suppressions d’emplois et de la réorganisation des chaînes d’assemblage se fera “après plusieurs mois de travail”, a-t-il assuré avant de se rendre à Toulouse pour rencontrer dans l’après-midi syndicats et cadres de la principale usine du groupe.

Les suppressions d’emplois, non encore chiffrées, “ne porteront pas sur les ateliers et les bureaux d’études car Airbus doit livrer 430 avions cette année”, a-t-il réaffirmé. En revanche, “il y a des structures trop lourdes qu’il faudra rendre plus légères”.

Il a indiqué qu’il faudrait par ailleurs “rationaliser” les chaînes d’assemblage, sans donner d’indications sur le futur partage entre les lignes de Toulouse et de Hambourg,

Le “dialogue” se mènera également avec les responsables politiques des régions concernées par Airbus, a précisé l’industriel, ancien patron d’Aerospatiale puis de la SNCF, qui dès son arrivée à Toulouse s’est entretenu avec le maire UMP de la ville Jean-Luc Moudenc.

M. Gallois s’est engagé par ailleurs à ce “que l’effort soit équilibré entre les différents pays”. Mardi, le ministre allemand des Transports, Wolfgang Tiefensee, a relevé cet engagement lors d’une rencontre avec son homologue français Dominique Perben: “sur les questions sociales aussi, une solution équitable entre la France et l’Allemagne sera trouvée (…), j’en suis sûr”.

“Il n’y a pas de divergences franco-allemandes pour mettre en oeuvre notre plan”, a martelé M. Gallois, soulignant la nécessité de mener maintenant une “véritable intégration” des composantes d’Airbus.

Il se dit enfin favorable au lancement du long courrier A350, sur lequel le conseil d’EADS devra se prononcer “dans les prochaines semaines”.

“L’A350, c’est 40% du marché”, a-t-il insisté, mais il faudra “trouver 9 à 10 milliards d’euros et les ressources en ingénierie” pour lancer cet appareil destiné à concurrencer le 787 de Boeing.

Les syndicats ont relativement bien accueilli le nouveau patron d’Airbus, la CGT elle-même saluant son approche “plus industrielle que financière”.

 12/10/2006 09:43:42 – © 2006 AFP