Le gouvernement français présente un budget qui se veut “vertueux”

 
 
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Le ministre de l’Economier Thierry Breton et le ministre du Travail Jean-Louis Borloo à la sortie du Conseil des ministres le 27 septembre 2006 (Photo : Fred Dufour)

[27/09/2006 16:48:08] PARIS (AFP) Le gouvernement a dévoilé mercredi le budget 2007 – son dernier avant l’élection présidentielle – qu’il juge “vertueux” avec une diminution des déficits et de la dette publique, mais favorable au pouvoir d’achat grâce à la baisse de l’impôt sur le revenu.

Pour le président Jacques Chirac il s’agit d'”un bon budget favorable à l’emploi, au pouvoir d’achat, au désendettement”. Ce projet de loi de finances est “placé sous le signe de la vertu budgétaire”, a affirmé pour sa part le ministre de l’Economie Thierry Breton, lors d’une conférence de presse.

Il a insisté sur le fait que pour la première fois, les dépenses de l’Etat augmenteraient d’un point de moins que l’inflation, soit 0,8%. Elle ont été contenues en grande partie sous l’effet de la suppression de quelque 15.000 postes de fonctionnaires.

La gauche a dénoncé l’aggravation des inégalités. Ce budget “est le point final de cinq années de perdues” et “va encore aggraver les inégalités”, a accusé le socialiste Didier Migaud. Il “va creuser davantage les inégalités et accentuer l’injustice sociale”, a renchéri le président du groupe communiste Alain Bocquet.

Pour d’autres raisons, le projet de budget a aussi essuyé les critiques de la présidente du Medef, Laurence Parisot, qui a dénoncé le “niveau toujours excessif des prélèvements obligatoires”. Le député UDF Charles de Courson a estimé qu’il ne répondait pas à “la gravité de la situation des finances publiques”.

Le déficit budgétaire est fixé à 41,6 milliards d’euros l’an prochain contre 42,7 milliards cette année, soit une baisse de “15 milliards d’euros en quatre ans”, a souligné le ministre délégué au Budget Jean-François Copé.

Quant au déficit de l’ensemble des administrations publiques (dont la sécurité sociale et les collectivités locales), qui sert de référence à l’Union européenne, il affichera une baisse pour la troisième année consécutive à 2,5% du produit intérieur brut (PIB).

Le taux d’endettement passera à 63,6% du PIB, soit trois points de moins que fin 2005: une évolution permise par la baisse des déficits mais aussi par un changement dans la gestion de trésorerie et les recettes de privatisations. M. Breton a confirmé que le gouvernement prévoyait 5 à 10 milliards d’euros de cessions d’actifs en 2007, dont certains actifs cotés.

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Budget 2007: déficits et impôts en baisse (durée: 1mn57)

Le projet est aussi marqué “par le pouvoir d’achat”, a-t-il insisté. C’est en effet en 2007 qu’entrera en vigueur la réforme fiscale votée l’an passé, marquée par une baisse globale de 3,9 milliards d’euros d’impôts sur le revenu et une hausse d’un milliard de la prime pour l’emploi (PPE).

Du coup, le gouvernement anticipe une hausse de pouvoir d’achat de 2,8% l’an prochain (contre 2,2% cette année), hausse qu’il impute à hauteur de “0,5 ou 0,6 point” aux mesures inscrites dans le budget. La réforme fiscale profitera en premier lieu aux “classes moyennes, gagnant entre 1 et 1,4 fois le Smic”, a insisté Jean-François Copé.

Au total, “c’est un budget solide” et “très facilement réalisable”, selon M. Breton, qui table sur une croissance de 2 à 2,5% l’an prochain, comme cette année, soit une fourchette proche des prévisions du FMI (+2,3% en 2007). Il s’attend à une inflation inchangée à 1,8% et à 250.000 créations d’emplois et a assuré que l’objectif d’un taux de chômage à 8% en 2007 était désormais “atteignable”.

Il anticipe un baril de pétrole à 70 dollars et une parité euro/dollar à 1,28.

 27/09/2006 16:48:08 – © 2006 AFP