Les ventes en ligne devraient tripler en France d’ici 2010

 
 
SGE.PHW45.200906154742.photo00.quicklook.default-245x159.jpg
Une personne surfe sur un site commercial, le 11 janvier 2006 (Photo : Gabriel Bouys)

[20/09/2006 15:49:44] PARIS (AFP) De la vente de produits de haute technologie aux billets d’avion, en passant par l’habillement et l’alimentation, le commerce en ligne progresse à un rythme effréné en France et devrait dépasser les 30 milliards d’euros en 2010, un triplement par rapport à 2005.

Le chiffre d’affaires du commerce en ligne devrait atteindre 12,1 milliards d’euros en 2006, après 8,7 milliards en 2005 et 5,7 milliards en 2004, a annoncé la Fédération de la vente à distance (Fevad) mercredi. La vente à distance et le cyber-commerce réunis (14 milliards) ont représenté 5% du commerce de détail non alimentaire en 2005 en France.

“En 2008, l’e-commerce devrait dépasser la barre des 20 milliards d’euros, à 21 milliards, et en 2010, nous atteindrons 32,8 milliards d’euros”, a déclaré Marc Lolivier, délégué général de la Fevad, au cours d’une conférence de presse.

Le cyber-commerce est également créateur d’emplois puisque les effectifs y ont progressé de plus de 60% entre 2004 et 2006, pour s’établir à 15.500. Ils devraient grimper de 29% d’ici 2008.

La sécurisation des transactions sur internet et l’essor de l’internet haut débit dopent les ventes en ligne en France depuis 2004. Plus de 90% des internautes sont connectés au haut débit dans l’hexagone, un des taux les plus élévés d’Europe.

“Le panier moyen sur internet est en général supérieur à un magasin physique. Il est plus facile de remplir un panier virtuel, qu’un +Caddie+ réel, car on le voit moins. C’est psychologique”, a encore expliqué Sébastien Badault, directeur de la stratégie commerciale chez Google France et Europe du Sud.

Le panier moyen sur internet est de 90 euros en France, selon la Fevad.

Au deuxième trimestre, 15,6 millions d’internautes avaient acheté en ligne en France, soit 24% de plus qu’en 2005. Ils devraient être 26 millions en 2011, dont une majorité de femmes, alors que jusqu’en 2003, ce sont les hommes qui achetaient le plus sur internet, selon Forrester Research.

Les cyber-achats changent aussi de nature.

En 2003, les livres, CD et DVD occupaient les trois premières places mais, en 2006, ce sont les vêtements qui prennent le dessus, suivis des voyages, alors que les livres ne se retrouvent plus qu’au troisième rang.

Dans cinq ans, sur les 39 milliards qui seront dépensés sur internet, selon le cabinet Forrester Research, 9 milliards seront consacrés aux voyages et 6 milliards aux vêtements.

Au deuxième trimestre, les sites de voyage de la SNCF et d’habillement de La Redoute étaient ainsi parmi les plus visités en France. En revanche, les produits les moins vendus sont les voitures et les alcools.

Les supermarchés en ligne reviennent en force, après des débuts difficiles début 2000. Au deuxième trimestre, plus de deux millions d’internautes avaient consulté au moins un des quatre premiers supermarchés en ligne –telemarket.fr, auchandirect (Auchan), ooshop.fr (Carrefour) et houra.fr (Cora). En 2005, ils étaient 1,4 million.

Mais “il s’agit d’une habitude moins grand public que les voyages ou les vêtements. Les progressions sont moins rapides”, a estimé Benoît Cassaigne, directeur du département internet et nouveaux médias chez Mediamétrie.

La France affiche pourtant encore un sérieux retard sur l’Allemagne et la Grande-Bretagne, les pays champions du secteur en Europe. En 2006, les Allemands devraient dépenser 22,8 milliards en ligne et 62,2 milliards en 2011, alors que les Britanniques y laisseront 43 milliards cette année et 76,4 milliards dans cinq ans.

 20/09/2006 15:49:44 – © 2006 AFP