La volaille française se remet peu à peu de la crise de la grippe aviaire

 
 
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Photo de poulets dans un poulailler de Saint-Sulpice-des-Landes (Photo : Franck Perry)

[08/09/2006 07:52:12] RENNES (AFP) La volaille française se remet peu à peu de la crise déclenchée l’hiver dernier par l’épizootie mondiale de grippe aviaire mais l’influenza a profondément marqué un secteur qui connaissait déjà des difficultés.

“La production de la filière est presque revenue” au niveau d’avant cette crise, estime Christian Marinov, directeur de la Confédération française de l’aviculture (CFA) qui n’espère pas un retour à la normale avant six mois.

La CFA table sur une baisse de 7 à 10% de la production en 2006 par rapport à 2005, dans un secteur déjà en recul annuel de quelques pourcents ces dernières années en raison d’un déficit de compétitivité face à la concurrence internationale.

La situation reste cependant “catastrophique” pour la dinde (28% de la production de volaille), déjà en crise aiguë avant la grippe.

“Les marchés à l’export (40% de la production) se sont rouverts” pendant l’été et la consommation intérieure a confirmé son amélioration, s’est récemment réjoui à Rennes Jean-Michel Lemétayer, le président de la FNSEA.

Les 46 pays qui avaient décrété un embargo contre les volailles françaises l’ont pour la plupart levé depuis le 18 juin, lorsque la France a retrouvé son statut de pays indemne de l’influenza aux yeux des normes internationales. Le seul gros marché qui reste fermé est la Chine, selon l’Office de l’élevage.

Chez Doux (Père Dodu), basé dans le Finistère, on considère ainsi que “la crise liée à cet épisode-là est derrière nous”. Même si “l’épée de Damoclès d’une nouvelle psychose”, que pourrait déclencher un nouveau cas d’animal malade en France, demeure.

Le premier producteur européen de volaille a baissé de 14% sa prévision de chiffre d’affaires 2006 fin juin à 1,25 milliard d’euros.

“Quand on a été absent d’un marché pendant six mois, la reconquête n’est pas facile” car les concurrents ont pris la place, estime Jean Salmon, président de la Chambre d’agriculture de Bretagne, première région productrice pour le poulet. Surtout pour les groupes moins solides que Doux qui a des usines d’abattage et de découpe dans cinq pays.

C’est notamment le cas du fabricant de poulets congelés pour l’export Tilly-Sabco, qui a annoncé fin août un projet de suppression de 125 emplois sur 450 dans le Finistère. La filiale des coopératives Unicopa, deuxième exportateur français de volailles, justifie cette restructuration par des “pertes importantes” liées à la grippe aviaire.

Pour l’ensemble du secteur, les dégâts “économiques auront été très importants”, affirme M. Salmon. Le nombre d’emplois supprimés en conséquence devrait se compter en milliers dans le secteur avicole français, selon la Confédération.

“Les éleveurs auront une perte de chiffre d’affaires de 15 à 30% sur l’année. Et les aides ne vont pas compenser”, précise Didier Goubil, éleveur dans le Finistère et président de la commission avicole de la Chambre d’agriculture de Bretagne.

 08/09/2006 07:52:12 – © 2006 AFP