Wall Street, indécise, reflète l’incertitude des marchés sur la croissance

 
 
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Des courtiers à la Bourse de New York (Photo : Spencer Platt)

[26/07/2006 08:54:47] NEW YORK (AFP) La grande volatilité de Wall Street au cours des dernières séances reflète l’incertitude des opérateurs qui, en plus de jauger les résultats des sociétés, s’interrogent sur les prochaines décisions de la Réserve fédérale américaine et sur les perspectives de la croissance.

Depuis plusieurs semaines, la Bourse de New York fait du yoyo, sans parvenir à trouver une direction, progressant ou dégringolant au gré de nouvelles jugées tantôt bonnes ou mauvaises par les investisseurs.

Lundi, la Bourse avait par exemple terminé en forte hausse, dopée par des prévisions optimistes de plusieurs sociétés. Mardi, une séance en dents de scie a montré que cet enthousiasme était de courte durée.

Selon l’ensemble des analystes, cette forte volatilité des marchés américains traduit en fait l’incertitude des investisseurs sur les perspectives de croissance de l’économie américaine.

Les résultats financiers d’entreprises publiés jusqu’ici ont atteint ou dépassé les attentes du marché dans plus de 80% des cas, souligne Al Goldman, d’AG Edwards, ce qui aurait pu nourrir un rebond de Wall Street.

“Mais le deuxième trimestre est derrière nous et c’est davantage la perception que se font les marchés des résultats futurs qui est maintenant en jeu”, poursuit l’analyste.

Selon lui, l’indécision des investisseurs traduit justement “un manque de confiance dans les perspectives de la croissance”.

Les marchés essayent de deviner si l’économie américaine va effectuer “un atterrissage en douceur ou bien décroître plus brutalement”, souligne de son côté Hugh Johnson, de Johnson Illington Advisers.

Au premier plan de leurs préoccupations: les futures décisions de la Réserve fédérale américaine (Fed).

Mercredi dernier, un discours de son président Ben Bernanke avait suffi à doper les indices, les marchés l’ayant interprété comme laissant présager d’une pause dans le cycle de hausse des taux.

Le lendemain, la publication des minutes de la dernière réunion de la Fed fin juin avaient à l’inverse nourri à nouveau les inquiétudes, en indiquant que la politique monétaire entrait dans une zone d'”incertitudes importantes” aux Etats-Unis.

“La question que tout le monde se pose est: est-ce que la Fed est déjà allée trop loin dans son cycle de relèvement de taux d’intérêt ?”, souligne Hugh Johnson.

“L’économie américaine est en fait entrée dans une phase de transition”, qui contribue à favoriser l’hésitation des opérateurs, résume Marc Pado, de Cantor Fitzgerald.

La croissance devrait à l’avenir ralentir et les pressions inflationnistes augmenter, explique en substance l’analyste, ajoutant que dans cette phase de transition, “personne n’est encore certain de ce que va décider la Fed”.

Les tensions au Proche-Orient sont venues s’ajouter aux inquiétudes du marché, en ayant notamment une influence directe sur les prix du pétrole.

Là encore, “toute nouvelle jugée positive ou négative dans le règlement du conflit contribue à doper ou plomber les indices de façon exagérée”, relève Marc Pado.

“Le marché se sert du Proche-Orient comme d’un prétexte pour ne pas progresser davantage”, estime de son côté Al Goldman.

La plupart des analystes refusent pourtant d’entrevoir dans la volatilité de Wall Street le signe précurseur d’une baisse certaine des indices sur le long terme.

Ainsi pour Michael Malone, de SG Cowen, “tant que les marchés n’ont pas la preuve que l’économie américaine entre en récession, les pertes devraient rester limitées”.

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 26/07/2006 08:54:47 – © 2006 AFP