Sécheresse : l’agriculture française en alerte

 
 
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Un agriculteur laboure son champ dans les environs de Gaillargues le 20 juillet 2006 (Photo : Dominique Faget)

[25/07/2006 17:37:22] PARIS (AFP) Confrontés à l’emballement du thermomètre et à la sécheresse, les agriculteurs français sont de plus en plus inquiets pour leurs animaux et leurs récoltes, qui s’annonçaient pourtant prometteuses.

Aussi le ministre de l’Agriculture Dominique Bussereau a annoncé mardi la création d’une “cellule de vigilance sécheresse” qui se réunira dès mercredi matin “afin d’examiner plus précisément l’étendue des difficultés”.

“Cette cellule, associant l’ensemble des professionnels et plusieurs ministères, sera chargée d’étudier au jour le jour la situation, notamment celle des fourrages, car c’est la situation des éleveurs qui est la plus préoccupante”, a déclaré à l’AFP M. Bussereau à la sortie d’une réunion du conseil supérieur d’orientation (CSO) de l’agriculture.

Pour évaluer la situation, M. Bussereau a prévu de se rendre jeudi après-midi en Seine-et-Marne, vraisemblablement dans la région de Meaux, pour visiter une exploitation céréalière et un élevage.

Le ministre de l’Agriculture espère que la Commission européenne autorisera jeudi l’extension à tout le territoire métropolitain de l’utilisation, pour la nourriture des animaux, des parcelles mises en jachère, une dérogation accordée pour le moment dans seulement 68 départements.

“Les prévisions de récolte en cours sont satisfaisantes pour les céréales à paille, même si elles sont en deçà des espérances, comme pour les fourrages. Toutefois la situation se dégrade vite”, a-t-on expliqué au ministère de l’Agriculture.

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Un agriculteur moissonne un champs d’orge, le 19 juillet 2006 à Giberville (Photo : Mychele Daniau)

La France, qui s’attendait en juin à une abondante récolte de blé tendre avec 36,9 millions de tonnes, a déjà dû réviser en baisse sa prévision à 35,3 millions, selon l’Office national interprofessionnel des grandes cultures, et certains courtiers évoquent même une récolte inférieure aux 34,9 millions de 2005.

Certains départements ont commencé à activer les procédures des calamités agricoles, ce qui devrait permettre de disposer de premières estimations des pertes subies à la fin du mois d’août.

Des commissions d’enquête ont ainsi commencé leur travail ou sont sur le point de le faire dans les Alpes-de-Haute-Provence, Hautes-Alpes, l’Ariège, l’Aude, le Cantal, le Doubs, Lozère, le Maine-et-Loire, la Charente et le Gard.

Aussi, a assuré M. Bussereau, la Commission nationale des calamités agricoles devrait se réunir pour la première fois à la mi-septembre plutôt qu’à la fin de septembre. Les syndicats agricoles réclamaient sa tenue dès la fin d’août.

Mais l’institution d’une “cellule de vigilance” ne satisfait pas entièrement la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles, le principal syndicat agricole.

Le président de la FNSEA, Jean-Michel Lemétayer a affirmé qu’il réclamait toujours la création d’un “Plan Vert”, avec une seule cellule de crise qui serait l’interlocuteur unique des agriculteurs alors que ceux-ci sont pour le moment écartelés entre des réunions aux ministères de l’Agriculture et de l’Ecologie. Ce “Plan Vert” aurait la même vocation que les “Plans blancs” hospitaliers déclenchés en cas notamment d’épidémie, de catastrophe ou d’attentat.

Mais la canicule ne fait pas que des malheureux. Ainsi les producteurs de fruits, victimes de crises de mévente les deux dernières années, sont satisfaits des ventes des abricots, des pêches-nectarines et des prunes, les fruits de saison plébiscités par les consommateurs.

 25/07/2006 17:37:22 – © 2006 AFP