Les contours de NatIxis s’affinent alors que des tensions persistent

Par : Autres

 

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Les conseils des groupes
français Caisse d’Epargne et Banque Populaire vont examiner jeudi les
contours de NatIxis, leur future entité commune, alors que la Caisse des
dépôts laisse toujours planer la menace d’un veto.

 

Le conseil de surveillance de
la CNCE et le conseil d’administration de la Banque fédérale des Banques
Populaires (BFCE) se réunissent jeudi à partir de 15H00 pour un “point
d’étape sur l’avancement du projet et pour entamer la phase de consultation
des organes sociaux”, a expliqué une source proche du dossier.

 

Au total, ce sont plus de
cent instances représentatives qui vont être consultées entre mi-avril et
mi-mai. Les accords doivent être signés avant le 1er juin.

 

“Les choses ont bien avancé.
NatIxis commence à prendre corps de façon assez claire, le projet industriel
et le montage se dessinent mais tout n’est pas définitivement arrêté”,
commente cette source.

 

Une chose est “sûre”, selon
elle: le Crédit Foncier de France (filiale des Caisses d’Epargne) ne sera
finalement pas de la partie. Face au déséquilibre des apports, les deux
partenaires l’ont écarté du périmètre du futur champion bancaire français.

 

Ce qui aura pour avantage
d’éviter aux Banques Populaires de verser une soulte élevée pour compenser
ce déséquilibre.

 

Les filiales d’assurance
dommages Ecureuil Iard et d’assurance vie Ecureuil Vie devraient également
rester dans le giron de la Caisse nationale des Caisses d’Epargne (CNCE),
organe de pilotage du groupe.

 

Au final, NatIxis (assemblage
de Natexis et d’Ixis, banques d’affaires des deux groupes) – nom de code
“projet Champion” – devrait accueillir les métiers de banque de financement,
de services financiers spécialisés (Coface, crédit à la consommation), de
capital-investissement et de gestion privée (Compagnie 1818).

 

De sources concordantes, les
valorisations ne sont pas définitivement arrêtées mais le nouvel ensemble
devrait peser aux alentours de 20 milliards d’euros: sans le Foncier,
l’apport de l’Ecureuil pèse environ 10 milliards et Natexis est valorisé à
près de 10,5 milliards.

 

Face à l’envol du cours de
Natexis depuis décembre, accéléré par le projet, sa valorisation se fonde
sur une approche “multicritères” comparative et financière, a indiqué une
seconde source.

 

Selon elle, le projet
industriel est “validé” mais pas encore “chiffré” et les synergies attendues
ne devrait pas être connues “avant la deuxième partie de l’année”.
L’évaluation des synergies “n’est pas encore d’actualité”, a indiqué la
première source.

 

Le projet prévoit que chaque
partenaire détienne 34% du capital de NatIxis, avec un flottant de 25%.
Reste un solde de 7% destiné à des “investisseurs institutionnels”.

 

Autrement dit, à la Caisse
des dépôts si elle en veut. L’établissement public, actionnaire à 35% de la
CNCE, digère mal d’avoir été tenu à l’écart des préliminaires entre les deux
banques.

 

Et le temps ne semble pas
l’apaiser puisque son directeur général Francis Mayer déclarait vendredi
dans Le Monde qu’il pourrait se tourner vers les tribunaux pour non-respect
du pacte d’actionnaires, n’écartant pas également d’user de son droit de
veto.

 

Selon
lui, le projet “peut être intéressant” mais il pose un “vrai problème” de
déséquilibre au détriment de l’Ecureuil au niveau des apports – ce qui
pourrait être réglé avec la sortie du Crédit Foncier – et de la gouvernance.

 

Sur la gouvernance, les
Ecureuils émettent également des réserves, selon un proche de la CNCE: en
l’état actuel, le directoire de NatIxis devrait accueillir deux membres des
Banques Populaires (Philippe Dupont, le patron, et François Ladam, DG de
Natexis) et un Ecureuil (Anthony Orsatelli).

 

Pour le numéro deux, les noms
de Dominique Ferrero (ancien DG de Natexis et du Crédit Lyonnais et actuel
vice-président de Merrill Lynch) et de Charles-Henri Filippi, PDG d’HSBC
France sont évoqués.

 

 

 ©
AFP 2006

Photo : Pascal Pavani