8 millions de dinars pour le redressement de Tunisie-Lait

Par : Autres

8 millions de dinars pour le redressement de Tunisie-Lait

 

tlait27062005.jpgPour M. Salah Dhibi, le
redressement de Tunisie Lait passe par l’injection de 8 millions de dinars,
l’amélioration de la productivité et la réduction de l’effectif de près
du quart.

M. Salah Dhibi, administrateur judiciaire de Tunisie Lait, a entamé lundi 20
juin des discussions avec le syndicat de l’entreprise en vue d’obtenir son
accord pour cette réduction de près de 25%. Créée en 1974 et
entrée en production quatre ans plus tard, Tunisie Lait compte 397 salariés
dont 294 permanents.
«Pour redresser l’entreprise, il faut combiner réduction du nombre de
salariés et amélioration de la productivité», explique l’administrateur
judiciaire.

Bien portante jusqu’à la fin des années quatre-vingt-dix, l’entreprise a
commencé à connaître des difficultés en 2002, année où elle avait enregistré
un résultat net négatif de 3,6 millions de dinars. Deux ans plus tard, ses
pertes cumulées s’élèvent (au 31 décembre 2004) à 16 millions de dinars et
son endettement se situe à 44,9 millions de dinars.

Le diagnostic établi par l’administrateur judiciaire impute les difficultés
de l’entreprise à la baisse du taux de la marge brute à 2% du chiffre
d’affaires, consécutif à la hausse des prix des intrants et de la stagnation
des prix de vente, à la baisse (de 9%) du volume de lait crû réceptionné -du
fait de la dégradation de la qualité et des avantages financiers accordés
aux fournisseurs de lait par certains concurrents de Tunisie Lait-, et, de
ce fait, à la sous-exploitation de la capacité de production (établie à 53%).

Pourtant, avec 59 millions de litres produits en 2004 et 12% de part de
marché, Tunisie Lait reste le 2ème plus important opérateur de l’industrie
laitière, loin derrière Délice, et, de surcroît, avec des atouts non
négligeables : «un appareil de production moderne, une grande capacité de
production, une large gamme de produits laitiers de qualité supérieure et un
personnel compétent doté d’un savoir-faire en démarche qualité», souligne
l’administrateur judiciaire.

Capitalisant sur ces atouts, M. Salah Dhibi, a conçu un plan de redressement
–qui va être soumis à la justice, aux créanciers et actionnaires- prévoyant
un assainissement à la fois «statique » et «dynamique».

L’assainissement statique vise à assainir et à équilibrer la structure
financière de l’entreprise moyennant une réduction du capital pour absorber
les pertes, l’abandon des créances au profit de l’entreprise, le
rééchelonnement des dettes, la cession de certains actifs (titres de
participation et terrain hors exploitation) et l’injection d’argent frais
sous forme d’augmentation du capital. «L’entreprise a besoin de 8 millions
de dinars», indique l’administrateur judiciaire.

L’objectif de l’assainissement dynamique est de «rentabiliser l’entreprise
et lui permettre de dégager des bénéfices». Ce qui implique, d’un côté, de
redimensionner l’activité de l’entreprise et d’axer sa production sur les
produits à forte rentabilité, et, de l’autre, d’ «élaborer une nouvelle
stratégie commerciale» et de doter Tunisie Lait des moyens humains et
matériels permettant de pallier le «manque de notoriété de la marque»
imputable à «un faible effort commercial et de communication».

 


Moncef MAHROUG

 

 

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– 06 – 2005 :: 06:00  –  ©webmanagercenter