Les TIC un secteur marginal en Tunisie

Par : Autres

Les TIC un secteur marginal en Tunisie

 

L’étude «La Compétitivité et le développement des entreprises tunisiennes
exerçant dans le domaine des TIC», entreprise par IDATE et Imbank pour le
compte de la Tunisie et présentée lors d’un workshop le 3 mai a Tunis,
montre que le secteur des TIC reste marginal en Tunisie malgré les efforts
déployés par l’Etat.

En effet, son poids dans le PIB est de 2,5 % et si l’on excepte les
télécoms, on descend à 0,1 % du PIB. Côté emploi, on note 675 entreprises
dont 265 SSII, avec seulement 10.000 postes d’emplois, mais c’est à peine
4.000 postes si on excepte le secteur télécoms.

Le chiffre d’affaires du secteur TIC privé est de 650 MDT, dont 300 MDT
réalisé par Tunisiana, soit seulement 1,6 % du PIB. Et si on se concentre
uniquement sur la valeur ajouté qu’on évalue à 20 % du total, on descend à
un chiffre dérisoire de 70 MDT, avec une valeur totale à l’export de 7 MDT,
en excluant le rooming du GSM, qui est actuellement comptabilisé dans les
statistiques de l’exportation du service.

Avec des entreprises créées à la fin des années 90, bénéficiant du boom de
l’an 2000, les SSII se caractérisent par une petite taille, 33% d’entre
elles comptent moins de 10 postes d’emplois, 27% entre 10 et 19 employés et
seulement 20% entre 20 et 49 employés.

30% du chiffre d’affaires des SSII est tourné vers l’export,
particulièrement le Maghreb, l’Afrique francophone et la France.

On observe donc, selon l’étude, toutes les caractéristiques d’un secteur
marginal, peu attractif, avec une faible employabilité, faible plus-value et
faible part à l’exportation et un poids faible dans l’économie nationale.

Le secteur des dattes, à titre d’exemple pèse beaucoup plus que les TIC, en
matière d’emplois, de PIB ou d’export.

Les conclusions de cette étude sont les mêmes que celles du PNUD en 1998, de
l’API en 2000 ou de la Banque mondiale en 2001.

Peu d’actions concrètes ont été entreprises, mis a part l’effort énorme dans
la formation, puisqu’on est passé de 200 diplômés en TIC en 1998 à 5.500 en
2004, avec 34.000 inscrits dans les branches TIC en 2005 et 80.000 en 2008.

En effet, le marché des SSII s’est rétracté en 2004 de 20%, après avoir
connu une régression de 30% en 2003, avec une réduction des emplois et une
faible création de nouvelles entités.

L’effort s’oriente de plus en plus vers la relance du marché intérieur, mais
selon les professionnels du secteur, ce changement ne pourrait avoir lieu
qu’avec, entre autres, la révision de la réglementation des
marchés, l’justement de la règle du moins disant dans les marchés publics et
la réduction du taux des annulations des projets, qui est de 40% en 2004
selon l’Observatoire National des Marchés Publics.

 

A.B.

 

 

  
16 – 05 – 2005 ::
07:00  –  ©webmanagercenter