Japon : ambitions contrariées pour Uber dans le collimateur des autorités

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Des taxis devant la gare ferroviaire de Tokyo, le 4 mars 2015 (Photo : Tory Yamanaka)

[04/03/2015 08:48:43] Tokyo (AFP) Les autorités japonaises ont demandé à Uber de cesser le service de covoiturage lancé le 5 février à Fukuoka, dans l’ouest du Japon, nouveau revers pour la très controversée société américaine, a-t-on appris mercredi de source officielle.

“Vendredi dernier, nous avons rencontré des responsables d’Uber Japon et nous leur avons demandé de stopper immédiatement leur programme pilote, que nous soupçonnons de violer la loi”, a déclaré à l’AFP un responsable du ministère des Transports.

“Il y a deux problèmes majeurs avec leur projet: d’une part il peut être considéré comme une activité de chauffeurs de taxi sans licence, d’autre part il pose des questions de sécurité”, notamment en termes d’assurance.

Comme pour l’application phare de Uber, cette plateforme consiste à mettre en relation, via les fonctionnalités de géolocalisation des smartphones, des usagers en recherche d’un véhicule et les conducteurs se trouvant à proximité.

Mais ici, le service, baptisé “Everyone’s Uber”, est proposé gratuitement même si les utilisateurs doivent s’enregistrer à l’aide d’une carte bancaire. Il s’inscrit en fait dans le cadre d’un accord de coopération entre Uber et l’université de Kyushu, située à Fukuoka, afin de collecter des données sur les habitudes et besoins de transport des résidents, et étudier les conditions de mobilité urbaine, selon le prestataire.

Si les passagers ne rémunèrent pas les conducteurs, Uber les paie néanmoins pour “leur contribution à cette collecte d’informations”.

Dans un communiqué, la société américaine a dit poursuivre les discussions avec les autorités japonaises afin de “répondre à leurs inquiétudes” et “d’expliquer plus clairement” l’intérêt de ce programme.

Uber est également présent à Tokyo, de façon toutefois très modeste, en mettant sa technologie à la disposition de taxis professionnels. Dans les villes japonaises, les clients n’ont en fait aucun mal à trouver un taxi (50.000 maraudent dans la capitale). Les courses sont toutefois relativement chères.

Fondé en 2009 en Californie, Uber a connu un essor fulgurant: il est présent dans plus de 200 villes et 54 pays, contre seulement 60 villes et 21 pays il y a un an.

Mais le groupe s’est attiré les foudres des taxis traditionnels qui l’accusent de concurrence déloyale, notamment en Europe – plus de 600 chauffeurs ont encore manifesté mardi à Bruxelles. Ses activités rencontrent également de forts obstacles juridiques, de l’Allemagne à l’Espagne en passant par la Thaïlande et la Corée du sud.

Le viol présumé d’une cliente en Inde en décembre a aussi contribué à ternir son image.