Tunisie – Finances : La capitalisation boursière alimentée à 60% par la hausse des cours

Par : TAP

L’indice phare de la Bourse de Tunis, Tunindex, a termine l’année 2014 sur une progression de 16,17% à 5.089,99 points, franchissant pour la 3ème fois de son histoire la barre des 5.000 points.

Selon une rétrospective effectuée par Mena Capital Partners (MCP), l’indice de capitalisation de la Bourse de Tunis, TUNINDEX, est revenu en dessous de cette barre symbolique (5.000 points) durant les deux fois où il a eu le mérite de la franchir. Pourtant, jamais le TUNINDEX n’est retourné en dessous d’un seuil symbolique déjà franchi, à l’exception de celui des 3.000 points, qui a été tout de même de très courte durée et rapidement recouvré.

Historiquement, c’est la barre des 2.000 points qui a été la plus difficile à atteindre, puisque le TUNINDEX a mis plus de neuf années pour passer de 1.000 à 2000 points, et seulement un peu plus de trois ans pour passer de 2.000 à 4.000 points -c’était le 23 septembre 2009, précise l’intermédiaire en Bourse.

Levées de fonds des sociétés cotées “atoniques”

Contrairement aux émissions obligataires émanant essentiellement du secteur de leasing et un peu moins des bancaires, l’appel au public par les sociétés cotées en Bourse pour lever des fonds propres a été atonique en 2014, d’après MCP. Les sommes levées par augmentation de capital en numéraire n’ont atteint que 172,6 millions de dinars (contre 139,6 MDT en 2013) dont 149,6 MDT levés par l’UIB à l’occasion de son opération de recapitalisation.

La valeur des montants placés à l’occasion des nouvelles introductions en Bourse en 2014 a atteint 214,8 MDT dont seulement 36,7 MDT injectés dans les caisses des émetteurs.

D’après MCP, l’opération d’introduction de Délice Holding s’est démarquée aussi bien par sa taille (une cession pour 120 MDT) que par la modalité de fixation du premier cours (OPO), bénéficiant à la fois d’un effet prix (hausse des cours) et d’un effet volume (émission et/ou admission de nouveaux papiers). La capitalisation boursière (CB) du marché a augmenté durant 2014 de 3.231 MDT soit de 22,93% totalisant 17.324 MDT fin 2014.

Contrairement à l’année 2013, où la CB a augmenté de 313 MDT, soit de +2,27% sous le poids d’un effet volume positif (10,12%) compensant un effet prix négatif (-7,85%), l’année 2014 a bénéficié positivement aussi bien de l’effet prix (+13,71%) que de l’effet volume (+9,22%).

Ainsi, 60% de l’accroissement de la CB provient de la hausse du niveau des cours, 35% de l’admission de nouvelles sociétés et enfin 5% des levées de fonds des sociétés déjà cotées.

En 2014, la SFBT, forte d’une progression de son cours de 89,67%, détrône la BT à la tête du classement des plus grandes capitalisations du marché, devenant ainsi et de loin la première «capi» du marché. BIAT et PGH conservent respectivement leur place de 3ème et 4ème. Au top cinq, un nouveau venu, Attijari Bank, occupe la 5ème place au détriment d’Amen Bank, Cette dernière perd en effet deux places dont une au profit de Délice Holding qui se place 6ème.

La participation étrangère s’améliore mais peut mieux faire

La part des étrangers dans la capitalisation boursière a enregistré une amélioration significative, passant de 22,1% fin 2013 à 24,1% en 2014, dopée notamment par la BT dont le taux de participation est passé de 36,48% à 37,26% fin 2014 suite à un flux net d’acquisition de plus de un million de titres; l’OTH dont le taux de participation étrangère est passé de 4,0% à 13,2% suite à des acquisitions nettes des étrangers sur près de 4,9 millions de titres.

Toutefois, et en dépit de l’amélioration du taux de la participation étrangère à 24,1%, cette part demeure en dessous du niveau atteint en 2008 à 24,7%, selon MCP.

En pourcentage du PIB (à prix courant), la capitalisation boursière a rompu avec son trend baissier amorcé depuis 2011 et reprend le chemin à la hausse pour représenter 21,7% du PIB nominal (qui devrait franchir fin 2014 le seuil des 80.000 MDT). Ce taux reste toutefois en dessous de la moyenne observée dans les pays avancés où il dépasse parfois les 100%. Ainsi, selon l’intermédiaire en Bourse, plusieurs secteurs stratégiques de l’économie tunisienne ne sont pas représentés dans l’échantillon des valeurs cotées à la Bourse de Tunis, à l’instar des opérateurs de réseaux télécom, secteur des hydrocarbures (extraction, raffinage, transport), les sociétés de l’industrie mécanique et électrique orientées essentiellement à l’export, les mastodontes du secteur des mines et de l’industrie chimique.

WMC/TAP