Tentés par une expérience à l’étranger, les jeunes diplômés plébiscitent le VIE

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un volontariat international en entreprise (VIE) (Photo : Boris Horvat)

[10/10/2014 16:17:52] Paris (AFP) Confrontés à la morosité du marché du travail en France, de plus en plus de jeunes sont tentés par une expérience à l’étranger dans le cadre d’un volontariat international en entreprise (VIE). Mais la concurrence est rude pour décrocher le précieux sésame qui viendra enrichir leur CV.

Au forum organisé jeudi à Paris, les jeunes diplômés prennent leur mal en patience devant les files d’attente qui s’allongent au fur et à mesure de la matinée. Ils sont venus rencontrer des recruteurs de grands groupes, qu’ils veulent convaincre de les embaucher à l’étranger en VIE.

“Un contrat en VIE, c’est ce qui peut nous arriver de mieux car ça combine tous les avantages: un poste intéressant à l’étranger, au sein d’une structure reconnue”, résume Cécile Deflandre. A 27 ans, cette diplômée d’une école de communication, qui a déjà connu trois ans d’alternance, rêve aujourd’hui d’international. “Peu importe où, je suis certaine que partir peut m’apporter beaucoup”, dit-elle, confessant que la France et son marché du travail ne la font, à l’inverse, “pas rêver”.

Mais la jeune femme est consciente que la concurrence est rude: “Il y a beaucoup de candidats pour peu d’offres”.

Depuis sa création en 2000, le VIE, qui permet aux entreprises françaises de confier à un jeune, jusqu’à 28 ans, une mission professionnelle à l?étranger durant une période modulable de 6 à 24 mois, séduit toujours plus.

Selon Ubifrance, l’agence française pour le développement international des entreprises, qui gère les VIE, 65.000 jeunes seraient candidats au départ.

En septembre, ils étaient un peu plus de 8.200 en activité pour le compte de 1.800 entreprises.

Ces dernières y trouvent leur compte car elles bénéficient dans le cadre de ces contrats d’avantages financiers et n’ont pas à gérer leur gestion administrative et juridique, déléguée à Ubifrance.

– “Un triangle gagnant” –

Mais le principal objectif, “quand on embauche un jeune en VIE, c’est de le recruter ensuite”, affirme Céline Chabrier, en charge de la mobilité internationale dans une branche du groupe Faurecia. “Souvent, les profils intéressés par une expérience à l’étranger sont très bons”, ajoute-t-elle.

Pour Muriel Pénicaud, qui dirige Ubifrance, ce dispositif, “envié à l’étranger”, constitue “un triangle gagnant entre les entreprises, les jeunes et les pouvoirs publics”, avec 92% d’anciens volontaires toujours en emploi un an après la fin de leur mission.

“Le VIE est souvent une porte d’entrée sur un CDI ou un CDD”, croit savoir Clara Goupy, 24 ans, diplômée d’une école de commerce, qui vient de terminer son stage de fin d’étude. Pendant la mission, “on est bien payé (en moyenne 2.500 euros, ndlr) bien traité, et c’est une expérience très valorisée”, ajoute-t-elle. Revers de la médaille: “les VIE sont extrêmement demandés”, donc les places sont chères.

Même les ingénieurs, des profils recherchés, ne sont pas toujours optimistes sur leurs chances d’être recrutés. Ainsi, Nicolas Pasquier, 24 ans, spécialisé en chimie, est conscient de la rareté des postes qui correspondraient à son profil. “Ce ne sont pas les gens motivés ou les compétences qui manquent en France”, analyse-t-il, lucide.

Clément Guillemot, 24 ans, également ingénieur, est, lui, persuadé que les recruteurs privilégient les candidats ayant déjà engrangé un peu d’expérience, donc pas forcément les jeunes fraîchement diplômés.

S’il rêve de partir, ce n’est en tout cas pas pour “fuir”, mais pour “l’expérience de l’international”.

“L’idée, c’est de revenir après”, affirme aussi Clara Goupy. En attendant, sur 60 CV envoyés pour des postes en France ou de VIE, elle n’a reçu que deux réponses… pour des CDD.