Le boom des objets connectés suscite la convoitise

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à Barcelone, le 24 février 2014 (Photo : Quique Garcia)

[06/06/2014 10:56:51] Paris (AFP) Le boom prévisible des objets connectés, nouvelle catégorie disparate allant de la montre intelligente au thermostat du chauffage, suscite les convoitises des enseignes comme la Fnac ou les magasins Lick qui cherchent à mettre en valeur ce nouveau marché.

“Nous sommes à l’aube d’une véritable révolution industrielle autour des objets connectés. Or, la high tech est sous-représentée en terme de canaux de distribution dédiés, et cet univers de produits nécessite de la démonstration”, constate Stéphane Bohbot dirigeant du groupe français Innov8, qui a lancé une chaîne de magasins dédiés aux objets connectés baptisée Lick.

“L’objectif de Lick est d’avoir des espaces de vente de 100 à 200 mètres carrés dédiés à ces univers avec des vendeurs qui accompagnent et font la démonstration des produits en magasins”, explique-t-il à l’AFP, alors que le groupe inaugure jeudi le plus gros magasin de la chaîne, dans le quartier de la Défense, en banlieue parisienne.

Innov8 a pour cela racheté en janvier 17 des plus grands magasins de l’enseigne Phone House et a repris la centaine de collaborateurs qui y travaillaient.

Les ventes d’objets connectés sont en effet en pleine explosion. En 2013, considérée comme l’année 0 des objets connectés selon le cabinet GfK, 35.000 montres connectées, permettant par exemple aux sportifs de surveiller leur performance ont été vendues en France, principalement sur les sites Internet et dans les grandes surfaces spécialisées.

Mais à partir du moment où on ajoute des capteurs et de la connectivité pour que les informations soient transférées vers un autre terminal, tout objet quotidien peut devenir connecté que ce soient des lunettes, le système d’alarme de sa maison ou un banal T-shirt. Des objets qu’on n’imagine pas forcément voir coexister en magasin.

Le fabricant français Netatmo, qui vend sur internet, commercialise également son thermostat connecté dans les grandes surfaces de bricolage. Mais son dernier produit, June, un bracelet bijou cachant un capteur d’UV qui mesure l’exposition de sa peau au soleil, pourrait lui mieux trouver son public en étant distribué dans les grandes parfumerie de centre-ville.

– “De la pédagogie” pour vendre ces objets connectés –

Pour la Fnac, qui a inauguré en 2013 des espaces objets connectés dans ses 108 magasins, ces produits high tech, quels qu?ils soient, sont “en lien avec l’univers de l’enseigne”. Elle propose quelque 200 références de produits connectés dans le domaine des montres, de la santé et du bien-être, du sport ainsi que dans les loisirs et la maison.

Pour vendre ces nouveaux produits, l’enseigne doit cependant faire “de la pédagogie”: “Il faut surtout montrer à quoi ça sert, comment ça marche”, explique-t-on.

Les objets connectés font partie de la stratégie de diversification de l’enseigne qui souhaite ainsi pallier le recul des ventes sur ses marchés traditionnels (disques, vidéo…) concurrencés par internet, la dématérialisation croissante et le piratage.

La Fnac des Champs Élysées va d’ailleurs bientôt dédier 120 m² à la téléphonie et aux objets connectés.

Les objets connectés sont en effet indissociables des smartphones car pour la plupart ils renvoient leurs informations et sont pilotés depuis un téléphone intelligent.

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ée de la marque de lingerie Ravijour montre un soutien-gorge connecté à Tokyo, le 30 janvier 2014 (Photo : Yoshikazu Tsuno)

C’est pourquoi les opérateurs télécoms se sentent très bien placés pour commercialiser ces nouveaux produits high tech, puisqu’ils vendent déjà des téléphones et disposent tous d’un réseau de boutiques plus ou moins important en France.

S’appuyant sur leurs réseaux, les opérateurs s’impliquent en outre dans le développement de certains de ces objets quand ils font transiter des données sécurisées, sur la santé par exemple.

Orange a ainsi créé une entité dédiée à la santé connectée baptisée Orange Healthcare. Quant à Bouygues Telecom, il a annoncé jeudi un partenariat avec Medissimo pour assurer la transmission des données sécurisées du pilulier intelligent imedipac créé par cette start-up française.