Areva finit dans le rouge en 2013, pour la 3e année de suite

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érence de presse à La Défense, le 26 février 2014 (Photo : Eric Piermont)

[26/02/2014 19:19:56] Paris (AFP) Areva a fini dans le rouge en 2013, pour la troisième année de suite, en raison de provisions liées au réacteur EPR finlandais, et a prévenu que ses ventes souffriraient cette année de difficultés persistantes sur le marché nucléaire.

Le groupe nucléaire public a creusé sa perte nette l’an dernier, qui a atteint 494 millions d’euros, contre une perte de 99 millions un an plus tôt, pour un chiffre d’affaires (retraité) en hausse de 4% à 9,2 milliards d’euros.

Il a également souffert d’un repli de ses activités d’énergies renouvelables, en raison notamment d’une disette de commandes.

Areva avait pourtant dit en début d’exercice tabler sur un retour aux bénéfices, après deux années dans le rouge.

En raison de cette contre-performance, Areva a décidé de ne pas verser de dividende au titre de 2013, comme il ne l’a plus fait depuis 2010 (au titre de 2009).

La trésorerie opérationnelle libre avant impôts est ressortie à l’équilibre, comme anticipé, et devrait croître de manière “significative” dès 2015.

“Pour la première fois depuis 2005, la trésorerie générée par nos opérations a permis de financer les investissements stratégiques nécessaires à une croissance profitable pour le groupe”, a souligné le patron d’Areva, Luc Oursel.

Mais le géant du nucléaire a manqué de peu son objectif d’un excédent brut d’exploitation (Ebitda) supérieur à 1,1 milliard d’euros (hors cessions).

Cet indicateur est ressorti à 1,04 milliard l’an dernier. La marge correspondante devrait cependant croître légèrement en 2014, et d’environ 2 points par an dès l’année suivante, a souligné Areva, détenu à 87% par l’Etat français, directement et indirectement.

– Négociations difficiles avec le Niger –

La persistance des difficultés du marché nucléaire depuis la catastrophe de Fukushima, en 2011 au Japon, devrait pénaliser les ventes organiques du groupe en 2014, attendues en baisse de 2 à 5%, avant un rebond en 2015-2016 avec une progression de 4 à 5% en moyenne par an.

“La conjoncture reste incertaine à court terme”, a expliqué M. Oursel lors d’une conférence de presse, pointant du doigt notamment un redémarrage plus lent que prévu des réacteurs japonais, la fermeture de réacteurs aux Etats-Unis et la détérioration de la situation des électriciens occidentaux.

“Il nous faut apprendre à vivre à court terme avec toutes ces incertitudes et pour autant, réaffirmer notre conviction qu’à moyen et long termes, le nucléaire va continuer à se développer”, a-t-il nuancé. Il a ainsi confirmé l’objectif du groupe de vendre 10 EPR d’ici à 2016, en plus des quatre actuellement en construction dans le monde.

En 2013, Areva a passé 566 millions d’euros de provisions pour perte, qui ont plombé ses activités de réacteurs et services, dont 425 millions liés aux déboires du chantier de l’EPR finlandais d’Olkiluoto (OL3), sur fond de querelle avec son futur exploitant TVO.

Ces provisions portent à 3,85 milliards d’euros l’ardoise totale provisionnée par Areva à cause de ce chantier colossal, qui connaît d’importants retards et surcoûts.

Une autre provision, de 141 millions d’euros, a trait à un contrat de modernisation d’un réacteur en Europe, que le groupe n’a pas voulu identifier.

Concernant les activités minières, Luc Oursel a dit qu’Areva n’avait pas d'”échéance particulière” pour parvenir à un accord avec le Niger sur le renouvellement des contrats d’exploitation de ses deux mines d’uranium dans le nord du pays, arrivés à échéance le 31 décembre 2013.

“Ce sont des négociations complexes”, a-t-il insisté.

Les discussions entamées depuis plusieurs mois achoppent sur la volonté du géant du nucléaire français d’accepter une loi minière votée en 2006, qui ferait croître la taxation sur le minerai extrait de 5,5 à 12% et mettrait un terme à certaines exonérations fiscales.

Areva prévoit toujours 1,3 milliard d’euros d’investissements bruts cette année, mais ramènera leur niveau à 1,1 milliard en 2015 et 2016.

La dette nette s’est elle établie à 4,42 milliards d’euros, contre 4,31 milliard un an plus tôt.