Femeture en juin de la papeterie Stora Enso de Corbehem et ses 350 emplois

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La papeterie Stora Enso de Corbehem (Pas-de-Calais), le 28 octobre 2005 (Photo : Francois Lo Presti)

[06/01/2014 18:44:35] Douai (AFP) La papeterie Stora Enso de Corbehem (Pas-de-Calais), qui emploie quelque 350 personnes, va fermer en juin prochain, faute de repreneur, une mauvaise nouvelle supplémentaire dans un bassin d’emploi déjà sinistré.

“Ca va fermer en juin”, a indiqué à l’AFP Jacques Olzowski (FO), à la sortie d’un comité d’entreprise extraordinaire. “On ne sait pas si c’est fin juin, ou début juin, que ce sera fermé, le 21 janvier il y a aura un CE (comité d’entreprise) pour ouvrir des négociations sur le plan social. C’est tout ce qu’ils nous ont dit”, a-t-il ajouté.

“C’est toutes les communes environnantes qui vont déguster, il ne reste plus que Renault, maintenant il n’y a plus rien”, a réagi un salarié, qui n’a pas souhaité donner son nom.

“C’est triste pour les plus jeunes, ça ne va pas être facile. Dans le Nord/Pas-de-Calais, on n’est pas gâté”, a réagi un autre.

A la sortie du CE, les salariés de l’usine ont jonché de papiers ronds-points et rues à proximité du site, a constaté une correspondante de l’AFP.

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usine, le 12 janvier 2006 (Photo : Francois Lo Presti)

Jointe par l’AFP, la direction a acté le “retrait du dernier candidat à la reprise”, selon un porte-parole.

“Ce candidat a reconnu la qualité des installations et du personnel mais a été considérablement freiné par le contexte de marché du papier couché, notamment en raison de la forte chute de la demande, en raison de la montée en puissance de tout ce qui est technologies numériques”, a indiqué ce porte-parole.

La papeterie de Corbehem est spécialisée dans la fabrication de papier couché ou papier glacé, utilisé pour la fabrication de catalogues et dans la publicité.

Dès février 2012, Stora Enso avait annoncé la suppression de 600 emplois. Un an après, le papetier finlandais annonçait une perte nette de 17 millions d’euros ainsi que la mise en place d’un plan de restructuration.

Entre temps, le groupe avait annoncé en octobre 2012 son intention de vendre son usine de Corbehem.

“On mettra des bonnets rouges”

En juin 2013, le papetier indiquait qu’il allait supprimer 2.500 emplois, principalement en Finlande (650 postes) et en Suède (750 postes) afin de répondre à la “faiblesse de l’économie européenne” et à “la mauvaise rentabilité” de la compagnie. Dans le reste de l’Europe, Stora Enso avait annoncé la suppression de 850 emplois au total et de 250 emplois, hors d’Europe.

L’industrie papetière française connaît une période de sérieuses difficultés dans un marché fortement dégradé, accumulant plusieurs années de recul des ventes, notamment dans les secteurs de la presse écrite et de l’emballage

De la production de pâte à papier à la transformation et distribution de papiers et cartons, en passant par le recyclage, la filière papier carton en France représente 30 milliards d’euros de chiffre d’affaires et 136.000 salariés.

“L’entreprise Stora Enso a fait des milliards de bénéfices, elle se doit obligatoirement de remercier dignement ses salariés”, a déclaré à la sortie du CE extraordinaire Laurent Fauveaux, représentant (CGT) de l’intersyndicale.

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ès de Douai, le 28 octobre 2005 (Photo : Francois Lo Presti)

Il a annoncé son intention de déposer une requête au tribunal de grande instance d’Arras, afin d’obtenir “tous les papiers faits depuis 14 mois, pour savoir vraiment” si la direction a cherché des repreneurs.

“On va se défendre dignement, s’il faut mettre des bonnets rouges, on mettra des bonnets rouges, s’il faut se faire entendre au plus haut niveau de l’Etat, on le fera”, a conclu M. Fauveaux.

“Ca fait 14 mois que la direction ne compte pas ses efforts pour trouver un repreneur solide au site”, a affirmé de son côté le porte-parole de la direction, selon qui “peu de candidats ont formulé une offre concrète”.