Le PMU trébuche après quinze ans de croissance ininterrompue

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à Lyon (Photo : Jean-Philippe Ksiazek)

[06/01/2014 15:41:09] Paris (AFP) Après quinze années de croissance ininterrompue, le PMU a connu en 2013 une légère baisse de ses enjeux – surtout hippiques – due, selon son PDG Philippe Germond, à un “environnement économique difficile et une hausse significative du chômage”.

Philippe Germond a annoncé lundi que le PMU avait enregistré une baisse des enjeux de 0,9 %, à 10,405 milliards d’euros.

Le PMU avait déjà ralenti en 2012 le rythme de sa croissance avec une hausse limitée à 2,5 % après celle de 7,3 % en 2011, année où il avait passé la barre des 10 milliards d’euros pour la première fois de son histoire.

Le PMU est un Groupement d’intérêt économique (GIE) réunissant 50 sociétés de courses, dont France Galop (courses de plat et d’obstacle) et la Société d’encouragement à l’élevage du cheval français (courses de trot).

M. Germond a relevé en revanche une croissance en 2013 du produit brut des jeux (PBJ, différence entre les mises des joueurs et leurs gains) de 0,6 % à 2,542 milliards d’euros. Il a également salué la hausse des enjeux de l’activité internet de 3,6 % à 1,712 milliard d’euros.

Par ailleurs, les enjeux hippiques (dans les points de vente et sur internet) baissent de 1,8 % à 9,636 milliards d’euros mais surtout de 5,2 % (8,997 milliards) en France. Cette baisse est due, selon Philippe Germond, à un “environnement économique difficile et à une hausse significative du chômage”.

Le PDG du PMU a aussi mis en cause trois annulations de Quinté – pour des raisons de météo ou de grève et l’absence de quatre autres Quinté – en 2013 par rapport à 2012. Il a également expliqué la baisse des paris hippiques dans le réseau physique par la concurrence des paris sportifs du réseau physique de La Française des Jeux.

Pour autant, a-t-il noté, le PBJ des paris hippiques atteint 2,482 milliards d’euros, en hausse de 0,2 %.

Dynamique du football

Autre motif de satisfaction pour le PMU, celui du montant des paris pris à l’étranger sur les courses françaises en hausse de 93,6 % à 638,3 millions d’euros. Parmi les dix pays où le PMU propose aux parieurs de jouer sur des courses françaises, l’Allemagne a connu une hausse de 200 %, la Belgique de 61 %, la Suisse de 11 %, et l’Afrique du Sud, toute jeune impétrante, de 306 %.

L’activité internet (paris hippiques et sportifs, poker), en croissance de 3,6 % pour un total d’enjeux de 1,712 milliard d’euros, est un autre motif de satisfaction pour Philippe Germond.

Dans le détail, les paris hippiques en ligne baissent de 3 % à 943,2 millions d’euros d’enjeux, mais le PMU reste loin devant ses sept autres concurrents avec une part de marché (PDM) de 84 %.

Les paris sportifs, grâce à “la très forte dynamique du football”, progressent de 22,4 % à 199 millions d’euros, permettant au PMU d’occuper la deuxième place avec une part de marché de 25 %.

Quant au poker, en dépit d’un marché global en ligne en forte décroissance, il consolide, selon M. Germond, sa 3e place avec 569,9 millions d’euros, en hausse de 10 %.

Le PMU a reversé à ses parieurs un total de 7,863 milliards d’euros, soit un taux de retour de 75,6 %. Près d’un milliard d’euros a été versé dans les caisses de Bercy par le biais des prélèvements sur les enjeux.

“Le contexte en 2014 sera très difficile, a prévenu Philippe Germond, même avec une baisse du chômage et un regain de la consommation, car l’embellie ne sera enregistrée au PMU qu’avec une douzaine de mois de retard”.