Le FMI attend encore pour débloquer son aide à la Tunisie

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à Washington (Photo : Saul Loeb)

[03/12/2013 07:49:20] Washington (AFP) Le FMI a estimé lundi que les discussions avec la Tunisie sur les réformes économiques étaient à un stade “très avancé” mais pas encore suffisant pour débloquer de nouveaux prêts.

En juin, le Fonds monétaire international avait débloqué une ligne de crédit de 1,7 milliard de dollars en faveur du pays afin de soutenir sa transition démocratique. Mais les versements prévus mi-septembre et mi-décembre ont été retardés par la crise politique à Tunis.

“Les discussions pour compléter les première et deuxième revues du programme sont à un stade très avancé”, a indiqué une équipe du Fonds dans un communiqué publié après une mission à Tunis, réaffirmant la volonté de l’institution d'”appuyer le pays”.

Mais les experts se sont toutefois gardés de donner leur feu vert et de soumettre le versement à l’approbation finale du conseil d’administration du Fonds, qui représente ses 188 Etats-membres.

Dans son communiqué, le FMI a notamment pointé les “chocs” internes et extérieurs qui ont frappé le pays et la “longue gestation” de la transition politique près de trois ans après la chute de Ben Ali.

Fin novembre, des grèves ont dégénéré en violences dans deux villes de Tunisie où la grogne sociale s’amplifie dans un contexte de grave crise politique.

“La longue gestation du processus de transition politique ainsi que des incidents sécuritaires ont eu un impact négatif sur la confiance dans l?économie tunisienne, se traduisant par un ralentissement de la croissance, un retard dans la mise en place des réformes et un prolongement de l?attentisme des investisseurs”, note le communiqué du Fonds.

Dans ce contexte, la croissance économique tunisienne devrait finalement s’établir à 2,7% cette année alors que le FMI prévoyait jusque-là 3%.

“Les risques à court terme pour les perspectives de l?économie tunisienne sont importants et de tendance baissière”, a également noté le FMI, appelant à des actions “urgentes” pour maîtriser les déficits et réduire les vulnérabilités du secteur bancaire.