Déficit public : la Banque de France préconise 40 milliards d’économies

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à Paris (Photo : Eric Piermont)

[10/04/2013 08:30:46] PARIS (AFP) Le gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer, a estimé mercredi que la France devait faire 40 milliards d’euros d’économies d’ici 2014 pour réduire son déficit et mener à bien nombre de mesures pour relancer la croissance attendue proche “de zéro” cette année.

Interrogé sur Europe 1 sur les efforts à faire pour parvenir à la limite des 3% de déficit public autorisé par le Traité de Maastricht, M. Noyer a expliqué qu’il fallait “faire en 2014 le même niveau de dépenses qu’en 2012”.

“Par rapport à la tendance spontanée qui serait une augmentation des dépenses en deux ans de 40 milliards, il faut faire 40 milliards (d’euros) d’économies”, a-t-il précisé.

“Ce qu’il faut faire ce sont des mesures qui sont tout à fait à notre portée”, a insisté le gouverneur de la Banque de France.

Concrètement, “il faut geler les dépenses au niveau atteint en 2012. Cela veut dire qu’il faut faire un effort partout” et notamment “geler les retraites, continuer à geler les salaires des fonctionnaires, les prestations sociales…”, a poursuivi le gouverneur de la Banque de France.

Mais il a récusé le fait que le gouvernement soit engagé dans une cure d’austérité pour le pays dont la croissance en 2013 sera “faible”, proche de zéro.

“On n’est pas dans l’austérité, on est aujourd’hui confronté à la nécessité d’avoir une gestion très rigoureuse des finances publiques parce que nous avons un déficit public qui est trop important”, a poursuivi le responsable.

“D’une façon générale, on n’a pas le choix. On ne peut pas continuer pendant des années à creuser les déficits, creuser la dette, à rejeter la dette sur les générations futures”, a-t-il martelé.

Par ailleurs, M. Noyer a estimé que le pays avait besoin “de doper la croissance” par des réformes structurelles comme celle du marché du travail.

La Banque de France a confirmé mardi sa prévision d’une croissance quasiment nulle au premier trimestre, à 0,1% du produit intérieur brut (PIB).

Le ministre de l’Economie, Pierre Moscovici, a de son côté déjà indiqué que Paris tablait désormais sur une croissance de seulement 0,1% en 2013 (contre 0,8% auparavant) et de 1,2% en 2014 (contre 2% dans les précédentes prévisions).