EDF a emprunté 4 milliards d’euros sur le marché obligataire

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EDF (Photo : Damien Meyer)

[22/01/2013 19:13:52] PARIS (AFP) EDF a emprunté mardi 4 milliards d’euros sur le marché obligataire sous forme d’obligations hybrides perpétuelles (c’est-à-dire sans date de remboursement déterminée) en euros et en livres, a indiqué à l’AFP la banque HSBC, l’un des établissements qui a piloté l’émission.

Dans le détail, le géant français de l’électricité a emprunté 2,5 milliards d’euros en deux tranches de taille équivalente, et 1,25 milliard de livres (soit environ 1,5 milliard d’euros) via une troisième tranche, a-t-on appris de même source. L’opération sera complétée par une tranche en dollars dont le placement devrait s’effectuer mercredi et jeudi.

Les tranches en euros ont été émises avec des coupons de 4,25% et 5,375% respectivement, et celle en livres de 6%.

Il s’agit d’obligations dites hybrides (c’est-à-dire d’une forme de financement à cheval entre actions et obligations classiques) et perpétuelles, autrement dit sans date de remboursement fixée à l’avance, également appelées titres subordonnés et à durée indéterminée (TSDI). C’est l’emprunteur qui choisit de les rembourser au moment qu’il juge opportun.

Les trois tranches comportent cependant des points d’étape, auxquels le remboursement a de fortes probabilités d’intervenir. Elles sont de 7 et 12 ans pour les tranches en euros, et de 13 ans pour celle en livres.

HSBC, BNP Paribas et Citi sont les principaux établissements chargés de coordonner cette opération d’envergure, auquel sont également associées une ribambelle d’autres banques.

Ce type d’émission est de plus en plus prisé par les entreprises pour renforcer leurs capitaux, car il leur permet de gonfler leurs fonds propres, sans les contraintes d’une augmentation de capital classique (via une émission d’actions), qui risquerait de modifier la répartition du capital.

“L’opération a suscité un énorme intérêt des investisseurs, avec une demande qui a représenté au bout de deux heures 14 milliards d’euros”, a commenté à l’AFP Frédéric Gabizon, responsable des marchés primaires obligataires chez HSBC France.

“C’est la plus grosse émission de titres hybrides jamais faite en euros, ainsi qu’en livres sterling, et tout simplement la plus grosse émission hybride jamais effectuée en montant total, et ce avant même que la tranche en dollars soit levée, le tout pour le coût le plus faible jamais payé” pour un emprunt de ce type, a-t-il souligné.

“L’avantage d’une telle émission de dette hybride, pour l’émetteur, c’est de pouvoir renforcer ses fonds propres en profitant des niveaux actuellement très bas de taux d’intérêts, et sans l’effet dilutif pour les actionnaires d’une augmentation de capital”, a-t-il ajouté.

Dans le cas d’une augmentation de capital, l’Etat, qui possède environ 84% du groupe, aurait dû mettre la main à la poche pour ne pas voir le niveau de sa participation diminuer.

Outre les faibles niveaux des taux d’intérêts qui prévalent actuellement sur les marchés, EDF a bénéficié de l’effet rassurant pour les investisseurs de l’accord récemment trouvé avec l’Etat sur le règlement d’un déficit de près de 5 milliards d’euros lié à l’essor des énergies renouvelables, pour l’instant à la charge de l’électricien.

Par ailleurs, le géant français de l’électricité, qui présentera mi-février ses résultats 2012, se prépare à annoncer un plan d’économies d’un milliard d’euros supplémentaires d’ici 2015, après avoir revu à la baisse en novembre ses perspectives à moyen terme, du fait d’une conjoncture morose qui pèse sur la demande d’énergie en Europe.