Grèce : les députés se prononcent sur le budget de rigueur 2013

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és municipaux en grève manifestent devant le Parlement à Athènes, le 10 novembre 2012 (Photo : Louisa Gouliamaki)

[11/11/2012 13:41:11] ATHENES (AFP) Sous pression des créanciers UE et FMI, les députés grecs s’apprêtaient dimanche soir à se prononcer sur le budget de rigueur 2013 sur fond de nouveaux rassemblements devant le Parlement à l’appel des syndicats.

Les principales centrales syndicales, du privé GSEE et du public Adedy, ont donné rendez-vous à 15H00 GMT sur la place Syntagma, théâtre de manifestations massives depuis 2010 contre les plans successifs d’austérité en échange des prêts UE-FMI pour éviter à la Grèce la faillite.

Le débat au Parlement sur le projet de budget controversé, qui prévoit plus de neuf milliards d’euros d’économies en 2013 et une sixième année de récession avec une chute du PIB de 4,5%, sera conclu par un vote prévu à minuit.

Les Grecs vont subir de nouvelles coupes dans leurs salaires et retraites alors que le chômage avoisine les 23%, dont plus de 50% touche les jeunes,

Le ministre grec des Finances Yannis Stournaras a tenté de tempérer la grogne de la rue en reconnaissant “les sacrifices” consentis par les citoyens qui ont contribué “à une baisse importante du déficit public”.

Le gouvernement table sur un déficit autour de 5,2% du PIB en 2013 contre 6,6% cette année “alors qu’en 2009 le déficit était à 15,5% du PIB”, a indiqué samedi soir M. Stournaras au Parlement.

Il a appelé les députés à soutenir les objectifs budgétaires et poursuivre “l’effort pour maintenir le pays dans la zone euro”.

Dimanche, le ministre adjoint aux Finances, Christos Staïkouras, a annoncé que “pour la première fois depuis des années, la Grèce pourrait avoir un excédent primaire en 2013 tandis que l’inflation est prévue à 0,8% contre 1,1% attendu cette année”.

Les ministres des Finances lundi à Bruxelles

L’adoption du budget est attendue impatiemment par la zone euro, dont les ministres des Finances doivent se réunir lundi à Bruxelles pour examiner la situation toujours difficile de l’économie grecque et faire face au carcan de son énorme dette.

Ayant bénéficié de deux lignes de crédit de 240 milliards d’euros auprès de ses partenaires, la Grèce prévoit une explosion de sa dette en 2013 à 189,1% du PIB, soit 346,2 milliards d’euros, contre 175,6% en 2012.

La zone euro attend également le rapport des experts de la troïka (UE-BCE-FMI), retardé en raison des divergences entre eux, afin de débloquer une aide de 31,2 milliards d’euros, retenue depuis juin et vitale pour Athènes dont les caisses sont à sec.

Le gouvernement de coalition dirigé par le conservateur Antonis Samaras rassemble une majorité confortable de 168 députés sur les 300 du Parlement, dont 126 de la droite Nouvelle-Démocratie, 26 socialistes Pasok et 16 de la Gauche démocratique Dimar.

Mais s’il n’y a pas d’enjeu majeur sur l’adoption du budget 2013, le risque d’éventuelles défections des députés surtout dans les camps du Pasok ou de Dimar ne sont pas exclues.

Mercredi, lors de l’adoption de la loi sur un paquet des mesures de 18 milliards d’euros 2013-2016 avec une courte majorité de 153 députés et sur fond des rassemblements de 70.000 manifestants, six députés Pasok, un de la droite et un du Dimar ont voté contre tandis que 15 du Dimar se sont abstenus.

Un autre député socialiste a quitté les rangs de son parti il y a deux jours.

Toutefois, le Dimar comme le Pasok ont déjà assuré qu’ils allaient voter en faveur du budget pour assurer la “stabilité” du gouvernement de coalition.

“La situation du pays est limite. La stabilité du gouvernement est une condition nécessaire pour sortir de la crise”, a déclaré dimanche Evangélos Vénizélos, chef du Pasok, au quotidien grec Ethnos (centre-gauche).

Appelant “à l’unité de la nation”, M. Vénizélos a mis en garde contre “tout retard” de décision de la part des Européens sur la Grèce. Un tel retard seraiy dirigé “non seulement contre la Grèce mais aussi contre les pays de la zone euro qui appliquent des plans d’ajustement budgétaire”.