ArcelorMittal s’enfonce dans le rouge, affectant rentabilité et dividende

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évrier 2007 à Luxembourg (Photo : Jean-Christophe Verhaegen)

[31/10/2012 17:37:54] PARIS (AFP) Accusant notamment le coup du ralentissement économique chinois, le leader mondial de la sidérurgie Arcelormittal s’est enfoncé dans le rouge au troisième trimestre, avec une perte nette bien supérieure aux prévisions, des ventes en fort recul, et un dividende qui sera sabré.

Le groupe a enregistré une perte nette de 709 millions de dollars entre juillet et septembre, contre un bénéfice de 659 millions un an plus tôt et un chiffre d’affaires en baisse de 19% à 19,7 milliards de dollars.

Ces résultats sont nettement en retrait comparé aux prévisions des analystes qui anticipaient une perte de 230 millions et un chiffre d’affaires de 20,56 milliards, selon le consensus recueilli par DowJones Newswires.

Cette situation a poussé le groupe à revoir à la baisse ses prévisions de rentabilité pour le deuxième semestre 2012. ArcelorMittal va proposer par ailleurs une baisse de son dividende à 0,20 dollar par action à compter de 2013, contre 0,75 auparavant, qui devrait lui permettre d’économiser un milliard de dollars.

Il prévoit désormais un résultat brut d’exploitation d'”environ 7 milliards” pour l’ensemble de 2012, en baisse par rapport à ses prévisions antérieures, qu’il n’a pas précisées.

Ces annonces ont fortement pénalisé le titre en Bourse. A la clôture mercredi, l’action avait perdu 6,55% à 11,41 euros, dans un marché en baisse de 0,87%.

Le patron du groupe Lakshmi Mittal, cité dans un communiqué du groupe, évoque l’impact du ralentissement en Chine entraînant “des conditions d’exploitation très difficiles, qui devraient se poursuivre au quatrième trimestre” pour expliquer ces résultats.

Les troisième et quatrième trimestres “devraient néanmoins marquer le +point bas+ du cycle”, a indiqué le directeur financier du groupe Aditya Mittal, lors d’une conférence téléphonique, même si une véritable reprise n’est pas en vue pour l’instant.

Affecté par la conjoncture et le prix du fer

ArcelorMittal, groupe essentiellement sidérurgiste, a fortement augmenté son activité minière ces dernières années afin de sécuriser ses approvisionnements en matières premières et se retrouve à la fois pénalisé par la chute du prix du minerai de fer et la baisse de l’activité mondiale.

En volume, les expéditions d’acier du groupe reculent de 5,7% sur le trimestre, à 19,9 millions de tonnes. La production de minerai de fer augmente en revanche de 1,3% au troisième trimestre, mais “son prix est de 25 dollars par tonne plus bas ce trimestre”, “en raison de la baisse de la demande chinoise”, a expliqué Aditya Mittal.

Le groupe a par ailleurs souligné la perte opérationnelle de 303 millions d’euros dans son activité aciers plats carbone en Europe, qui comprend les hauts-fourneaux français, notamment ceux de Florange dans l’est de la France, dont il a annoncé la fermeture.

Selon Aditya Mittal, seuls 14 hauts-fourneaux fonctionnent actuellement en Europe sur 25 que possède le groupe, nombre qui sera ramené à 21 après les décisions concernant Florange et Liège (Belgique).

Une unité a été arrêtée à Dunkerque (nord de la France) “essentiellement pour des raisons de marché” et une autre dans les Asturies (Espagne), “à la fois pour des raisons de maintenance et de marchés”, a précisé Aditya Mittal.

Le sidérurgiste annonce également qu’il devrait avoir dépensé environ 4,5 milliards de dollars en investissement cette année, avec notamment l’expansion de son site minier au Canada “en bonne voie de réalisation au premier semestre 2013”, un projet important pour lui.

Hors ventes d’actifs futurs, “la dette nette devrait se monter 22 milliards à la fin de l’année”, indique ArcelorMittal pour qui “le désendettement constitue une priorité”.

Au mois d’août, les agences Standard and Poor’s et Fitch Ratings ont tour à tour abaissé la note du groupe, la première reléguant même la société en catégorie spéculative.