L’Allemagne réticente à verser une tranche d’aide à Airbus pour l’A350

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usine Airbus de Toulouse, le 24 septembre 2012 (Photo : Remy Gabalda)

[17/10/2012 09:41:08] FRANCFORT (AFP) Le gouvernement allemand a gelé le versement d’une deuxième tranche de prêt pour le développement de l’A350, un blocage qui s’inscrit dans le débat sur la répartition des activités d’EADS, maison-mère d’Airbus, entre la France et l’Allemagne, affirme le Handelsblatt mercredi.

L’Allemagne aurait déjà dû verser à Airbus une deuxième tranche d’aide de 600 millions d’euros (sur un total de 1,1 milliard d’euros) mais ne l’a pas encore fait, alors même que Paris et Londres ont déjà mis à disposition 1,1 milliard d’euros chacun pour le programme A350 de l’avionneur européen, indique le quotidien économique, sans préciser ses sources.

“Le gouvernement mène des discussions confidentielles sur l’A350”, a indiqué le ministère de l’Economie au Handelsblatt.

Interrogé par l’AFP, un porte-parole d’Airbus a dit ne pas faire de commentaires sur les accords contractuels.

La répartition des activités d’Airbus entre la France et l’Allemagne est de façon récurrente l’objet de tensions entre les deux pays, renforcées par la récente décision de Tom Enders, patron d’EADS, maison-mère de l’avionneur, de regrouper à Toulouse le siège du groupe, jusque là éclaté entre la France pour Airbus et l’Allemagne.

En février, le coordinateur du gouvernement allemand pour l’aéronautique Peter Hintze avait demandé à Tom Enders de créer plus d’emplois qualifiés sur le site de production de l’A350 à Hambourg (nord), ce qu’il avait refusé, rappelle le Handelsblatt.

EADS disposait à la fin juin d’une trésorerie de 9,7 milliards d’euros et s’est déjà interrogé publiquement sur la possibilité de se passer de prêts des gouvernements pour le développement de l’A350. Ils ont l’utilité de répartir les risques, expliquent jusqu’à présent les dirigeants du groupe.

Les craintes de Berlin sur le plan des emplois est l’une des raisons de l’échec du projet de méga-fusion entre EADS et le britannique BAE, l’Allemagne craignant d’être le perdant de l’histoire.

EADS représente des dizaines de milliers d’emplois dans le pays, avec notamment d’importants sites d’assemblage d’Airbus dans le nord du pays (Hambourg et Brême) ainsi que des sites d’assemblage de l’avion de combat Eurofighter en Bavière, dans le sud.