Tunisie – Filières agricoles : Un produit 100% tunisien est-il possible ?

tomates-080313.jpgUne dizaine d’hommes d’affaires européens ont pris part, mercredi 7 mars 2012, à un séminaire consacré à la construction d’une filière intégrée dans les secteurs du lait, fruits et légumes, organisé par le ministère du Développement régional et de la Planification. L’objectif de ce séminaire est de restructurer les filières agricoles pour une meilleure exploitation des ressources et pour l’amélioration de la valeur ajoutée ainsi que la valorisation des régions.

Il s’agit d’une occasion pour présenter l’association française ASTRA de la région Rhône-Alpes qui regroupe un ensemble d’acteurs économiques tunisiens et français. Selon Nabil Abid, vice-président de l’association, il y a un intérêt à créer des projets en Tunisie de la part d’hommes d’affaires français et européens partenaires. Pour ce faire, «notre rôle est de les sensibiliser et de leur donner les informations nécessaires sur le climat d’affaires dans le pays et les encourager à investir, bien que des craintes subsistent», indique-t-il.

Expertise…

L’association a déjà eu une rencontre avec le Premier ministre Hamadi Jebali, en janvier dernier, au cours de laquelle la problématique du développement régional et les moyens d’aider a été abordée. Une autre rencontre s’est tenue avec Jameleddine Gharbi, ministre du Développement régional. Les discussions ont porté sur un transfert d’expertise de la région Rhône-Alpes pour les régions intérieures de la Tunisie, en ramenant des experts dans les différentes filières agricoles.

L’objectif est d’assister la restructuration des filières agricoles, qui ne répondent pas jusqu’ici au potentiel qu’elles présentent. Faisant la comparaison avec le Maroc, dans lequel l’association est active, les exportations de légumes et fruits ont atteint 1,22 million de tonnes en 2011 alors que la Tunisie n’a exporté que 64 mille tonnes, dont près de 40 mille sont des exportations de dattes seulement.

Produit fini…

M. Abid donne un autre exemple. Le Maroc a exporté, en 2011, 285 mille tonnes de tomates transformés, représentant 0,6% des besoins de l’Europe. Il s’agit de mettre en place tout un système de gestion des produits agricoles, de la production jusqu’à l’exportation, passant par la transformation et la promotion commerciale.

«Nous voulons réaliser toutes ces étapes en Tunisie et délivrer un produit prêt à la consommation pour le marché européen mais aussi local. Un produit 100% tunisien. De cette façon, toute la valeur ajoutée restera ici, créera de l’investissement et de l’emploi dont on a besoin», précise le responsable d’ASTRA. D’ailleurs, il nous a révélé qu’un projet de transformation de fruits est sur les rails, promu par deux investisseurs anglais, partenaires de l’association.

Mais cet effort ne pourra évidemment se concrétiser sans un investissement profond pour le désenclavement des régions intérieures, la préparation de l’infrastructure nécessaire pour que l’investisseur n’éprouve pas de difficultés d’exécution. «Il en va de l’engagement du gouvernement d’aller plus vite et de passer à l’acte», lance M. Abid.

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