L’Europe va encore durcir ses sanctions contre la Syrie

photo_1329928373457-1-1.jpg
ée syrienne libre, dans la ville de Idlib, le 21 février 2012 (Photo : Bulent Kilic)

[22/02/2012 16:34:15] BRUXELLES (AFP) Les pays de l’Union européenne ont bouclé un nouveau train de sanctions contre la Syrie en raison de la poursuite de la répression par le régime, comprenant notamment un embargo sur le transport de fret aérien en provenance du pays, ont indiqué mercredi des diplomates à l’AFP.

“De nouvelles sanctions seront annoncées lundi” lors d’une réunion des ministres européens des Affaires étrangères à Bruxelles qui entérinera formellement ce train de mesures, a indiqué l’une des sources.

Ainsi que l’avaient déjà suggéré des diplomates ces dernières semaines, l’Europe va introduire un gel des biens de la banque centrale syrienne et une interdiction de certaines de ses transactions ainsi que du commerce de métaux précieux comme l’or réalisé par le pays.

Le train de sanctions de l’UE inclura aussi un embargo sur le transport aérien de marchandises mais l’option d’une interdiction des vols passagers a été abandonnée dans la mesure où elle pourrait empêcher les ressortissants étrangers de quitter le pays, ont ajouté ces diplomates.

L’UE a commencé en effet en parallèle à établir des plans d’évacuation des ressortissants européens et étrangers vers le Liban et la Jordanie au cas où la situation se détériorerait et leur sécurité serait menacée.

En outre, sept nouvelles personnes vont être ajoutées à une liste de près de 150 personnes et organisations ou entreprises, dont les principaux membres du régime, faisant l’objet d’interdictions de visa en Europe et de gels d’avoirs, selon les sources.

En revanche, l’idée d’une interdiction de l’importation en Europe de phosphates syriens, un temps à l’étude, a été abandonnée à ce stade.

La Grèce s’est opposée à cette mesure car elle achète beaucoup de ce produit à la Syrie, ont indiqué plusieurs diplomates. Un problème similaire s’était posé pour la Grèce lorsque l’Europe a décidé de mettre en place à partir de juillet un embargo sur les importations pétrolières en provenance d’Iran en raison du programme nucléaire controversé de Téhéran.

Athènes est aussi dans ce cas un client important de l’Iran et ses partenaires ont alors, pour contourner ses réserves, promis de l’aider à trouver d’ici juillet des fournisseurs alternatifs pour compenser.

L’Union européenne achète 40% des exportations syriennes de phosphate, utilisé notamment pour la confection d’engrais.

L’idée de sanctionner la banque centrale a suscité aussi d’intenses discussions lors des débats préparatoires entre capitales européennes, plusieurs Etats ayant des liens commerciaux forts avec la Syrie redoutant un arrêt complet de tout le commerce avec Damas.

Il s’agira lundi du douzième train de sanctions européennes pour protester contre les violences qui ont fait 7.600 morts, en grande majorité des civils, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH). L’Europe a déjà imposé un embargo sur les ventes d’armes, une interdiction d’importer du pétrole brut et celle de procéder à de nouveaux investissements dans le secteur pétrolier.