Tunisie – Programme du gouvernement à court terme (2) : Les réformes en matière de gouvernance, d’opportunités et développement inclusif

Par : Tallel

Dans le but de garantir la concrétisation du programme de relance économique susmentionné et afin de subvenir aux demandes pressantes de la population avec l’efficacité et la célérité requises, le Gouvernement a engagé un programme de réforme à court terme pour palier à certains déséquilibres structurels.

Ce programme de réformes intitulé «Gouvernance, opportunités et développement Inclusif» vise à renforcer le cadre institutionnel, à améliorer la transparence et la bonne gestion administrative et financière et à adopter une approche ciblée pour s’assurer de l’affectation des aides sociale à bon escient. Il consacre une nouvelle approche de travail axée sur un rôle plus accru de la société civile et une participation citoyenne plus importante à la conception, au suivi et à l’évaluation des politiques et programmes de développement à même de garantir une efficacité des actions publiques, une bonne affectation des ressources publiques et la consécration des principes de transparence et de responsabilisation.

Pour cela, le programme comprend une vingtaine de mesures à court terme qui s’articulent autour des quatre axes suivants:

–     Gouvernance,
–     Secteur financier,
–     Emploi et le développement régional,
–     Secteurs sociaux.

En matière de gouvernance, les réformes préconisées visent le renforcement de l’action associative à travers la suppression des clauses discrétionnaires et des restrictions pesant sur la création et le fonctionnement des associations compte tenu de leur rôle dans l’élaboration des politiques de développement particulièrement dans les régions défavorisées et leur contribution à l’oeuvre de développement économique et social.

Ces réformes visent également le renforcement de la transparence, la garantie d’une concurrence saine et la mise en place des conditions propices à une réforme participative et cohérente des structures de l’administration, la facilitation de l’accès à l’information par le public qui constitue un facteur essentiel pour la consécration de la démocratie et permet de conférer davantage de transparence aux transactions et de garantir une utilisation efficace des ressources et ce outre l’amélioration de l’efficacité et de la transparence des procédures de passation des marchés publics ainsi que la réduction de la durée du processus de leur passation au sein des commissions compétentes sans en compromettre la qualité.

Pour ce qui concerne le secteur financier, les réformes visent à rétablir la confiance dans le secteur bancaire au moyen de l’adoption de critères de sélection des administrateurs et des dirigeants des institutions bancaires conformes aux meilleures pratiques internationales, de réviser le cadre réglementaire régissant la microfinance tout en renforçant le volet prudentiel et de renforcer le capital risque dans le sens de la suppression des entraves à son essor.

Les réformes relatives au secteur de l’emploi et du développement régional portent essentiellement sur la recherche de solutions immédiates aux demandeurs d’emploi, notamment les jeunes diplômés de l’enseignement supérieur, à travers le renforcement des mécanismes de création d’emploi et l’amélioration de l’employabilité en développant les perspectives d’insertion à la vie professionnelle, particulièrement dans les régions intérieures et défavorisées du pays.

Enfin, les réformes visant les secteurs sociaux ont pour finalité l’amélioration des conditions de vie des populations et l’atténuation des disparités régionales et ce à travers la mise en place d’un programme d’intervention couvrant un ensemble de services sociaux de proximité dans les régions les plus défavorisées dont principalement les soins maternels prénatals, natals et infantiles et les visites régulières de suivi par les assistants sociaux aux familles vulnérables, la création d’un système d’évaluation périodique afin de réduire les obstacles géographiques à l’accès aux services publics dans les régions reculées du pays et la mise en place, avec la participation des associations locales, des citoyens et des prestataires des services, d’un mécanisme de suivi et d’évaluation de la performance des services publics, et plus particulièrement en matière de santé, d’éducation, de couverture sociale et prestations administratives.

Grâce à ce programme de réformes, particulièrement important en cette étape transitoire que traverse le pays, le gouvernement a pu mobiliser des financements à décaissement rapide auprès des principaux partenaires financiers de la Tunisie : Banque Mondiale, la Banque Africaine de Développement, l’Agence Française de Développement et la Commission Européenne, pour un montant total d’environ 2 milliards de dinars.

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