Les économies mondiales menacées par les coûts croissants des désastres

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La ville japonaise de Rikuzentakata le 3 mai 2011 (Photo : Toshifumi Kitamura)

[10/05/2011 10:13:27] GENEVE (AFP) Les désastres naturels pourraient amputer les richesses mondiales d’au moins 1.500 milliard de dollars en raison des risques économiques accrus des catastrophes menaçant la croissance de nombreux pays, indique un rapport de l’ONU publié mardi.

Selon le document diffusé à l’occasion de la troisième Conférence de l’ONU sur la réduction des risques de catastrophes qui démarre mardi à Genève, la valeur du PIB mondial exposé à des catastrophes comme des cyclones tropicaux a triplé ces dernières années, passant de 525,7 milliards de dollars à 1.580 milliard.

De fait, le potentiel de pertes économiques pour les pays riches provoquées par des inondations a augmenté de 160% en trente ans parallèlement à l’augmentation des populations vivant dans des zones inondables (+114%).

De même pour pour les cyclones, ce risque a flambé de 262% depuis 1980 pour les pays de l’OCDE, explique encore le Bilan 2011 sur la Réduction des risques de catastrophes, intitulé “Révéler le risque, redéfinir le développement”.

“Le risque de perte de richesses lié aux désastres augmente aujourd’hui plus rapidement que la vitesse à laquelle ces richesses sont créées”, prévient le coordinateur du rapport, Andrew Maskrey.

Ainsi, “les pertes issues des catastrophes sont souvent aussi importantes que celles subies par un pays à cause d’une forte inflation ou d’un conflit armé”, insiste-t-il.

Les pays les plus exposés sont ceux à faibles et moyens revenus, relève encore M. Maskrey, en raison notamment du développement rapide d’infrastructures (routes, écoles, hôpitaux…) dont beaucoup ne sont pas suffisamment robustes, ainsi que d’une gouvernance plus fragile.

Ce coût économique, longtemps négligé, rend encore plus cruciale la nécessité de mieux préparer le monde à des événements dramatiques comme les catastrophes naturelles qui devraient augmenter en raison des changements climatiques, poursuivent les experts de l’organe de l’ONU chargé de la Stratégie internationale de prévention des catastrophes (UNISDR).

Ils rappellent dans leur rapport que le nombre annuel moyen des catastrophes provoquées par des cyclones ces quarante dernières années a triplé, frappant également un plus grand nombre de pays. De même, selon eux, les risques de sécheresse et leurs conséquences sur l’agriculture restent très sous-estimés.

Toutefois, parmi les bonnes nouvelles, l’ONU prévoit une baisse de la mortalité liées aux désastres climatiques en particulier dans l’est de l’Asie et ce, malgré une explosion de la population de la région, confrontée à des inondations.

Reste que la prévention, les investissements dans des structures plus adaptées sont encore insuffisants, insiste l’ONU.

“C’est vraiment là où le monde échoue”, regrette M. Maskrey.

Cette question devrait être abordée par les quelque 2.000 experts venus du monde entier pour les quatre jours de conférence à Genève qui doit être inaugurée par le Secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon.