L’économie tunisienne peut résister, à condition…

A l’occasion d’une table ronde, organisée, mardi, par l’Association de recherches sur la démocratie et le développement (AR2D), M. Mustapha Kamel Nabli, Gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT), a déclaré qu’après  trois mois de la révolution du 14 janvier, l’activité économique est en baisse, en ajoutant que l’économie tunisienne demeure capable de résister à condition que la situation ne s’aggrave pas davantage.

Pour les trois premiers mois 2011, la baisse à particulièrement concerné la production industrielle (-13%), les intentions d’investissement dans l’industrie (-36%), les importations des équipements (-12%), outre la réduction des réserves de change de deux milliards de dinars durant ladite période.

Même les transferts d’argent effectués par les Tunisiens, résidant à l’étranger, sont en régression, en dépit de l’enthousiasme dont ces derniers ont fait montre lors de la révolution.

Seules les exportations ont réalisé une hausse de 10%, durant cette période, contre une évolution de 1% seulement au niveau des importations.

M. Nabli a passé en revue les mesures décidées par la BCT, notamment la baisse des réserves bancaires obligatoires de 12,5% à 5% et l’augmentation des financements directs du marché monétaire afin d’augmenter les liquidités et de faciliter le financement de l’économie.

Il a ajouté que la croissance économique varierait cette année entre 0 et 1% et se situerait entre 1% et 2%, si l’on tient compte des mesures de relance économique annoncées récemment par le gouvernement. Toutefois, le déficit budgétaire serait de 5% en 2011.

Le responsable a également évoqué l’impact de la crise libyenne et des conflits sociaux sur l’évolution de la demande intérieure et partant l’investissement, estimant que la dégradation de la situation économique pourrait porter préjudice au secteur bancaire, déjà fragilisé, et entamer un processus de cercle vicieux qu’il serait difficile de surmonter.

Selon le gouverneur de la BCT, ce scénario catastrophe doit être évité à tout prix, d’où la nécessité de préserver le secteur bancaire, d’autant plus que les risques pourraient s’accroître au fil des jours. La prochaine étape sera très délicate, a-t-il poursuivi, et la réussite du processus politique dépend également de l’évolution de la situation économique. (D’après TAP)