Tunisie : Le Petit Nicolas

boillon-22022011.jpgDepuis qu’ANASTHASIE a déménagé vers d’autres cieux, j’avoue que ma plume s’est
desséchée et que, adorant jouer au chat et à la souris, je me suis retrouvée
comme MAM dans un restaurant et un hôtel où on mange gratis. Du coup, je n’ai
plus faim et je n’arrive plus à chroniquer puisque tout le monde l’est devenu ou
presque …

Mais l’actualité ne me laisse pas indifférente, et plusieurs choses m’ont
impressionné:

– D’abord, j’étais loin de m’imaginer que ce bidon d’essence aurait un impact
aussi profond, et je parie que de nombreux dirigeants sont en train de chercher
“mais Sidi Bouzid c’est où?“, et quand on voit la liste des pays qui s’allonge,
je me dis ça va aller jusqu’où;

– Ensuite, l’impressionnante liste des biens et des avoirs mal acquis, on savait
mais pas à ce point, et je me rappelle la remarque judicieuse d’un vieux gardien
d’immeuble qui, il y a quelques mois, me disait en soupirant: il ne reste plus
que le stade de Radès qu’ils n’ont pas pris! Et, encore une fois, merci Bouazizi
d’avoir sacrifié ta vie pour que la folie des grandeurs s’arrête et que ce
pauvre hère finisse au fond d’une clinique séoudiene comme un kleenex que sa
douce moitié a laissé choir pour aller chercher sous d’autres cieux un autre
tyran à déplumer; il faut qu’elle fasse vite car, à la vitesse où ça va, ce
produit va se faire rare, elle pourra toujours essayer le Pape et se faire nonne
par la même occasion, mais elle risque de croiser Berlusconi…

– Enfin, et c’est l’objet du titre, je voulais parler de ce monsieur
Bouillonnant, ce jeune saphir, photocopie couleur de son patron de même taille
ou presque, adoptant les mêmes gestes et tics, parlant un arabe oriental bien
riche et bien châtié, arrivé sans crier gare et mis les pieds dans le plat tout
de suite. D’ailleurs, au cours de ce déjeuner qui a fait un buzz, il n’a pas
touché à son plat tant les Tunisiennes journalistes lui ont coupé l’appétit
–bien qu’elles soient jolies-, et il a été d’une élégance et d’une réactivité
digne de son patron, patron qui a voulu être au premier rang de ceux qui veulent
aider la Tunisie (d’ailleurs, n’a-t-il pas commencé à envoyer 300.000 euros pour
rembourser les vacances de POMAM). Merci de ce geste beau, grand et généreux
comme le pays que tu gouvernes si bien; mais au fait, Son Excellence, comment
dit-on «casse-toi pov c…» en arabe?