OPA de Sanofi sur Genzyme : dernières heures avant une possible prolongation

photo_1291919150441-1-1.jpg
à Toulouse, le 31 août 2010 (Photo : Remy Gabalda)

[09/12/2010 18:29:16] PARIS (AFP) L’OPA de Sanofi-Aventis sur la biotech américaine Genzyme entre vendredi dans ses dernières heures, sans qu’un rapprochement entre les deux groupes n’ait été officiellement amorcé depuis son lancement, mais la réglementation américaine permet au français de prolonger son offre.

L’offre de Sanofi, lancée le 4 octobre après plusieurs mois de discussions infructueuses, expire officiellement vendredi à minuit, heure de New York (samedi à 06H00 à Paris).

A 69 dollars par action, soit 18,5 milliards de dollars au total (pas loin de 14 milliards d’euros), la proposition du français a été très vite rejetée à l’unanimité par le conseil d’administration du groupe américain, qui la juge sous-évaluée.

Et depuis octobre, la position des deux groupes semble avoir très peu bougé, Genzyme réclamant un prix plus élevé pour engager des discussions formelles et Sanofi campant de son côté sur ses positions.

photo_1291919262601-1-1.jpg
èque chimique de Sanofi-Aventis à Toulouse, le 31 août 2010 (Photo : Remy Gabalda)

L’opposition des deux parties sur la valorisation de Genzyme repose notamment sur les difficultés à évaluer la rapidité avec laquelle l’américain se remet de graves problèmes de production sur deux de ses médicaments vedettes dus à des problèmes de contamination d’une de ses usines.

Genzyme, qui n’a trouvé aucun “chevalier blanc” pour voler à son secours, a assuré avancer vers la résolution de ces problèmes, sans pousser toutefois Sanofi à relever son offre jusqu’à maintenant.

Autre pierre d’achoppement d’importance entre les deux groupes: l’estimation des ventes futures de sa molécule Campath contre la sclérose en plaques.

Pour contourner ce problème précis, le patron de Genzyme Henri Termeer s’est dit ouvert à la solution des certificats de valeur garantie, qui permettrait aux actionnaires de sa société de recevoir en fonction des résultats effectifs du Campath un complément de prix, améliorant l’offre du français.

Sanofi ne s’est en revanche pas prononcé officiellement sur cette solution.

“Les prochaines étapes dépendent du résultat de l’offre”, notaient récemment les analystes de Citigroup: “si 50% ou plus des actions sont apportées, Genzyme aura sans doute besoin d’ouvrir des négociations; si ce n’est pas le cas, Sanofi pourrait remonter son offre”.

“Il y a peu de chances que Sanofi jette l’éponge et le marché semble attendre un prix final autour de 75 à 77 dollars” par action, concluaient-ils.

En vertu de la réglementation locale, le groupe français nécessite en outre l’aval du conseil d’administration de Genzyme pour voir éventuellement aboutir son acquisition.

Face à cette impasse apparente, le groupe français pourrait choisir de prolonger son offre. Reste à savoir à quel prix et sous quelles conditions.

La réglementation américaine offre en effet au français la possibilité de procéder à cette prolongation que le groupe, qui n’a souhaité faire aucun commentaire sur cette question, pourrait effectivement assortir de certificats de valeur garantie, selon des informations de presse récemment publiées.

Avec l’acquisition de Genzyme, le groupe français veut s’ouvrir de nouvelles sources de revenus, alors qu’il est –à l’instar de ses concurrents– de plus en plus exposé à des pertes de brevets sur certains de ses médicaments phare.

Genzyme est spécialisé dans les traitements des maladies rares.

Ces médicaments, développés pour des pathologies dont la prévalence est faible (touchant moins d’une personne sur 2.000 environ), réclament un savoir-faire spécifique, mais ont l’avantage de pouvoir se vendre cher et d’être plus difficiles à copier par des génériques.